J e repense souvent à ces mots, dans Cyrano de Bergerac , à la fin de sa tirade des “non merci” : il s'agit de quelques vers qui résument à eux seuls l'essentiel de ce qu'il faudrait faire dans la vie. “ Mais… chanter, Rêver, rire, passer, être seul, être libre Avoir l'œil qui regarde bien, la voix qui vibre, Mettre, quand il vous plaît, son feutre de travers, Pour un oui, pour un non, se battre, - ou faire un vers ! (…) N'écrire jamais rien qui de soi ne sortît, Et modeste d'ailleurs, se dire : mon petit, Sois satisfait des fleurs, des fruits, même des feuilles, Si c'est dans ton jardin à toi que tu les cueilles ! ” Dans la suite de verbes qui introduit cet extrait, il y en a un qui attire mon attention : c'est le verbe “ passer ”. C'est étonnant, pour un personnage aussi original, puissant, courageux, qu'est Cyrano de Bergerac, d'accorder une telle importance au simple passage , qui semble le propre des êtres ins