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Articles

Affichage des articles du juin, 2011

La face cachée de la géolocalisation

C e n'est pas la première fois que j'aborde le sujet, mais j'y reviens : à mon sens, la prochaine grande étape dans l'évolution des nouvelles technologies, des médias sociaux et des usages qu'ils engendrent, c'est le passage du virtuel au réel. Ce que nous voyons aujourd'hui d'Internet n'est que la face non dissimulée d'un iceberg gigantesque. Pour mieux cerner ses contours, nous avons tout intérêt à explorer les profondeurs, tout en continuant bien sûr à nous familiariser avec la surface émergée de cet immense bloc de glace. The Next Big Thing Ça viendra… Je ne sais pas très bien par où, ni quand, ni comment, mais je suis convaincu que le nouveau grand chapitre de la révolution numérique, que certaines start-up commencent à écrire, concerne le passage des réseaux sociaux à la vie réelle . Le Web social in real life . Il existe aujourd'hui un nombre déjà important d'applications géolocalisées, de Foursquare à Dismoioù, en passant par Pl

A good man

U ne chaleur étouffante. Ma fenêtre est grande ouverte sur la nuit. J'écoute Raphaël Saadiq, qui chante I'm a good man . Je repense à ma journée, je cherche à me figurer celle qui viendra demain. Je prends un peu de recul par rapport à ces semaines qui passent si vite : déjà l'été, le printemps m'a filé entre les doigts. Je me mets à écrire comme ça, sans réfléchir outre mesure, sans construire un billet de blog avec minutie, autour d'un sujet précis, par exemple, mais au contraire en me laissant aller , en inscrivant les pensées qui me viennent, pour figer, au moins virtuellement, l'instant . Comme à chaque fois, j'hésite un peu en me relisant. Car comme certains me l'ont dit, ce n'est pas nécessairement une “ bonne idée ” d'écrire de façon “ trop personnelle ”.  Personnel ou indéfini Sans doute ont-ils raison. D'autant que d'un point de vue très pragmatique, évoquer une forme d'intimité   n'est pas le meilleur des choix. Je re

Something new

Quelques mots sur les mots de passe

A utrefois (si vous saviez comme j’aime commencer de cette façon, alors que je n’ai pas 25 ans), il fallait retenir les numéros de téléphone par cœur ; ou posséder un carnet, éventuellement, et l’emporter toujours avec soi. J’ai quelques restes de cette époque ancienne : certains numéros sont inscrits à l’encre indélébile dans ma mémoire. Dix chiffres, à chaque fois, pour lesquels il était nécessaire de trouver un moyen mnémotechnique, une cohérence, une suite logique . Mémoriser ces numéros ne rimerait à rien aujourd’hui. Les smartphones sont là pour organiser nos carnets d’adresse, les synchroniser, les ordonner. Une photographie de la personne que l’on souhaite appeler nous aide à la reconnaître en un coup d’œil, sans effort. La mémoire n’intervient plus directement dans le processus d’appel téléphonique. Mots de passe et codes secrets Comme quoi, le progrès, c’est bien. Mais le progrès, c’est aussi Facebook, Twitter, Gmail, iTunes, LinkedIn, Foursquare et tous ces autre

Hard Twelve

Un nouveau message

V ous avez… - un   -… nouveau message . Formule connue de tous, désormais. Je connais mieux la voix de cette femme que celle de beaucoup de personnes que je fréquente pourtant beaucoup plus. Elle m'annonce souvent une bonne nouvelle, d'ailleurs. Elle me révèle  quelque chose , en tout cas. Un nouveau message constitue toujours une forme d'événement ; pas toujours colossal, bien sûr, mais tout de même. Le mot “message” est très souvent accompagné de l'adjectif “ nouveau ”. Pour une messagerie vocale, ça se comprend encore. Mais dans de nombreux cas, cet adjectif est totalement inutile. Sur Facebook, par exemple, “ send a new message ”   est une formule encore proposée par défaut. Peut-être que certains utilisateurs s'amusent à envoyer d' anciens messages, de temps à autres ; sur 700 millions de membres, ce n'est pas impossible. J'aime bien, en tout cas, moi,  recevoir un nouveau message . Une enveloppe, même virtuelle, me fait toujours un petit effe

Up in the air

J 'ai peur de l'avion. Ou j'ai peur en avion. Les deux se disent, je crois. Ce n'est pas un secret pour ceux qui me connaissent, mais pour autant, je m'en vante assez peu. À vrai dire, je n'ai pas toujours eu peur de l'avion. Pendant longtemps, je trouvais même ça assez magique , et l'idée de parcourir le ciel à 1000 km à l'heure et à 10 000 mètres d'altitude me paraissait plutôt séduisante. J'admirais les hommes, tous ces ingénieurs, ces inventeurs, ces personnes assez folles pour imaginer que l'on puisse voler , nous aussi. J'aimais contempler les mers de nuages, j'aimais traverser les cieux, découvrir cent paysages, faire le tour du monde en moins de 80 heures. Mais sans rentrer (trop longuement) dans les détails, il se trouve que j'ai eu une expérience assez traumatisante il y a quelques années. Ça a commencé par une odeur de brûlé, sur un vol Paris-Los Angeles, alors que nous étions encore au-dessus de l'Atlant

Une ville debout

M e voici à New-York, pour quelques jours. Je prends le temps de découvrir – ou de redécouvrir - cette ville, qui a la particularité de « se tenir debout », comme l’écrivait Céline. J’arpente ses rues, en prenant conscience que l’ on marche beaucoup , à New-York, je traverse ses ponts, je monte dans ses taxis, dans ses rames de métro. Quelques instants marquants, dans le désordre : Le Moma , ses œuvres connues, reconnues, dispatchées les unes à côté des autres, sans grande cohérence chronologique. Étrange impression d’errer dans les couloirs d’un musée qui rassemble confusément des monuments de l’art, des icônes bien familières. Van Gogh côtoyant Picasso, Henri Rousseau, Paul Cézanne, ou encore Buren. Léger malaise en voyant les visiteurs se prendre en photo devant les Demoiselles d’Avignon , avec le flash, comme ils le feraient devant je-ne-sais quelle façade touristique.  Il y a des choses qui ne se font pas. Une promenade dans Central Park , des écureuils, des joggers, d

Le temps, comme il vient

C 'est peut-être ce jour ferié, si proche, ou cette soirée, si calme. Ces gens qui partaient en voyage, au beau milieu de la semaine, et que je croisais tout à l'heure, dans la rue. Ils tiraient leurs valises, ou portaient à bout de bras leurs bagages ; où partaient-ils ? qu'importe ! Le plaisir pouvait se lire sur leur visage . C'est peut-être la pluie, qui ne tombe pas, depuis si longtemps. C'est peut-être d'avoir lu quelques pages d'Hemingway, Le vieil homme et la mer , dans le bus qui me ramenait chez moi, en fin de journée. C'est peut-être d'écouter cette chanson, seul, dans cet appartement. C'est peut-être de voir la nuit, à travers la fenêtre. Je me souviens de mes années d'études, autant dire d' hier , de toutes ces dissertations, qu'il fallait terminer pour le lendemain. Toutes ces nuits passées à réfléchir, écrire, boire du café, lire et relire, puis écrire de nouveau. Ces matins fatigués. Me voilà devant une fenêtre, de nou