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Articles

Affichage des articles du avril, 2011

It's alive

Il faut que je continue à alimenter ce blog. Il a faim. Il me demande, me supplie de le nourrir. C'est pire qu'un animal domestique, pour lequel il suffit de remplir une gamelle, deux fois par jour. Là, il faut prendre le temps de trouver un sujet, suffisamment inspirant, qui gagne éventuellement à être partagé . Les souvenirs, les discussions entretenues par le passé, les espoirs, les premières idées, suffisent un moment à approvisionner ce monstre. Mais à raison de plusieurs posts par semaine, cela se complique un peu, avec le temps.  D'autant qu' un blog digère rapidement les sujets qu'on lui donne . Il faut chercher l'inspiration, évoluer, garder la même curiosité, lire, rêver, écouter de nouvelles musiques, voir de nouveaux films. Ou revoir certains que l'on connaît déjà, avec un regard nouveau.

Vivre à Paris

Parfois, je finis par m'y habituer. Et puis j'ouvre les yeux, je pose mon regard sur cette ville que je traverse, assis au fond du bus. Paris, dans le soleil couchant. Paris, dans les premiers jours de printemps. Paris je t'aime. “En ce temps-là, Paris était une ville qui correspondait à mes battements de cœur. Ma vie ne pouvait s'inscrire autre part que dans ses rues. Il me suffisait de me promener tout seul, au hasard, dans Paris, et j'étais heureux” (Modiano).

Nous serons amenés à nous rencontrer physiquement

C'est l'évolution naturelle. Après l'émergence et le développement des réseaux sociaux, des plates-formes de partage et de la  géolocalisation, nous finirons par utiliser nos mobiles pour entrer directement en contact  les uns avec les autres .  Je veux dire, bien au-delà des simples flash codes, ou des check-in  effectués aléatoirement aujourd'hui.  Le on et le off line combinés  C'est la prochaine étape. The next big thing .  Dans quelques temps, tout le monde sera inscrit sur Facebook. En France, près d'un internaute  sur deux, déjà. Très b ientôt, une majorité d'individus urbains aura un smartphone personnel. Donc un accès Internet  haut-débit, un GPS intégré, et une caméra. De là à s'en servir pour autre chose que lire des news  ou des tweets dans les transports en  commun, il n'y a qu'un pas. J'attends avec une certaine impatience l'arrivée d'applications complètes, proposant des usages “in real life”, à grande  échelle, et

Contre-espaces

“Voici ce que je veux dire. On ne vit pas dans un espace neutre et blanc ; on ne vit pas, on ne meurt pas, on n’aime pas dans le rectangle d’une feuille de papier . On vit, on meurt, on aime dans un espace quadrillé, découpé, bariolé, avec des zones claires et sombres, des différences de niveaux, des marches d’escalier, des creux, des bosses, des régions dures et d’autres friables, pénétrables, poreuses.  Il y a les régions de passage, les rues, les trains, les métros ; il y a les régions ouvertes de la halte transitoire, les cafés, les cinémas, les plages, les hôtels, et puis il y a les régions fermées du repos et du chez-soi. Or, parmi tous ces lieux qui se distinguent les uns des autres, il y en a qui sont absolument différents : des lieux qui s’opposent à tous les autres, qui sont destinés en quelque sorte à les effacer, à les compenser, à les neutraliser ou à les purifier. Ce sont (…) des contre-espaces .   Ces contre-espaces, ces utopies localisées, les enfants les connaiss

Pourquoi écrire ?

La question du  pourquoi  se pose nécessairement, lorsque l'on tient un blog. Qu'est-ce qui m'amène à écrire, aussi régulièrement ? Qu'est-ce que j'y trouve ? Pourquoi est-ce que je prends la peine de concevoir ainsi des articles ? Quel intérêt ai-je à les diffuser ensuite ?  Qu'est-ce que j'attends de tout ça, en fin de compte ? Je n'ai pas de réponse toute faite. Je ne sais pas très bien pour quelles raisons je prends le temps de partager quelques idées, quelques impressions.  J’écris pour moi, avant tout.  J’écris simplement. J'écris pour passer le temps. “ Comme on dessine sur le givre, comme on se fait le cœur content à lancer cailloux sur l’étang” . J’écris en essayant de ne pas me poser trop de questions. J'écris parce que je vis ma jeunesse, ce qui n'est pas tout à fait anodin.  J'écris parce que j'ai le sentiment que le XXIe siècle vit également sa jeunesse, en quelque sorte. Parce que le monde change. Parce que nous vi

Ma Benz

Paris, dimanche matin

J 'entends au loin sonner les cloches d'une église. Le soleil passe son bras par la fenêtre . L'atmosphère de la chambre est douce. Je sais qu'il faudrait ranger beaucoup de choses, rassembler les vêtements éparpillés dans la pièce, classer les papiers qui gisent sur le bureau, remettre ces quelques livres à leur place, dans la bibliothèque. Mais je peux librement me dire que je ferai tout ça tout à l'heure . Pour le moment, je suis encore allongé, les cheveux en désordre, et mes yeux s'habituent tout juste à la lumière du jour. La ville se réveille doucement. Quelque part, pas très loin, certains ont déjà commencé à faire leurs courses au marché. Ils ont probablement acheté des fraises. Beaucoup dorment encore, dans leur   chez eux , récupérant de la soirée de la veille. Je mets un peu de musique, à présent que les cloches ont cessé de tinter. Hello Goodbye . Je jette un œil rapide à Twitter, Facebook, puis à divers sites d'actualités. Comme toujours, le

Chacun a sa façon de regarder la nuit

J 'ai eu de nombreuses occasions de discuter, au cours de ma vie, de divers sujets, avec de nombreuses et diverses personnes. Très souvent, il m'est arrivé de me trouver face à des interlocuteurs qui soulevaient, avec force et conviction, certains problèmes majeurs. Que cela concerne la société, la famille, l'individu, - que-sais-je encore ? - un diagnostic précis et sensé m'était proposé. Ces problèmes étaient sans doute incontestables, et je reconnaissais volontiers leur existence ; mais ils avaient en commun d'être livrés tels quels, de façon brute, sans qu'à aucun moment une issue éventuelle ne soit envisagée.  Se résoudre ou persévérer  Bien sûr, pour tout problème, il n'y a pas nécessairement de solution . Du moins je ne le crois pas. Les mystères sont nombreux, et heureusement. Mais de la même manière que j'essaye de préserver jour après jour l'optimisme hérité de mon enfance, je m'efforce de défendre autant que possible l'idée de

La maison intelligente

Facebook : l'impérissable empire

U n récent blog, hébergé par L'Express.fr, affirmait la fin prochaine de Facebook.    Ce post a attiré beaucoup de monde hier, si l'on en croit le nombre de tweets et retweets. Et la plupart des commentaires étaient, à ma grande surprise, plutôt positifs.  À ma grande surprise, car à mon sens, considérer Facebook comme tout à fait périssable, c'est se tromper lourdement. La phrase, extraite du billet susdit : “ Facebook est condamné à subir ce qu'il a infligé aux Skyblogs ou à MySpace : une ringardisation accélérée ”, est pour moi assez sidérante. D'autres phrases m'ont totalement ahuri d'ailleurs. Comme par exemple : “ Facebook redeviendra (…) tranquillement ce qu'il est : une version moderne des pages blanches ”. Cela correspond à des conceptions vieillies. C'est ce que l'on pouvait penser, et affirmer, au tout début de Facebook, à condition de n'avoir aucune intuition. Mais plus aujourd'hui. Facebook n'est pas ou plus un simple

Summer in the city

L es beaux jours reviennent. Plus tôt que prévu. Sans qu'on s'y attende vraiment. En tout cas c'est agréable de traverser Paris, dans le soleil ; de voir les gens heureux, le sourire aux lèvres. C'est assez réconfortant.  Une hirondelle ne fait pas le printemps. Mais un immense ciel bleu, un soleil étincelant, une pelouse verdoyante, des arbres aux branches déjà pleinement chargées de feuilles, des chemises, des jupes, des lunettes de soleil, des glaces, le font entièrement. Aujourd'hui, je me croyais même en été. 

Le matin du monde

“Alentour naissaient mille bruits Mais si pleins encor de silence Que l'oreille croyait ouïr Le chant de sa propre innocence. Tout vivait en se regardant, Miroir était le voisinage Où chaque chose allait rêvant À l'éclosion de son âge. Les palmiers trouvant une forme Où balancer leur plaisir pur Appelaient de loin les oiseaux Pour leur montrer des dentelures. Un cheval blanc découvrait l'homme Qui s'avançait à petit bruit, Avec la Terre autour de lui Tournant pour son cœur astrologue. Le cheval bougeait les naseaux Puis hennissait comme en plein ciel Et tout entouré d'irréel S'abandonnait à son galop. Dans la rue, des enfants, des femmes, À de beaux nuages pareils, S'assemblaient pour chercher leur âme Et passaient de l'ombre au soleil. Mille coqs traçaient de leurs chants Les frontières de la campagne Mais les vagues de l'océan Hésitaient entre vingt rivages. L'heure était si riche en rameurs, En nageuses phosphorescentes Que les étoiles

Le passé, lui aussi réinventé

Certains de nos souvenirs semblent irréfutables, et pourtant, l a mémoire nous joue des tours, indiscutablement. La neuro-science nous le prouve continuellement, et plusieurs études confirment cette “illusion du souvenir”. J 'ai le sentiment de me souvenir de pas mal de choses. Si je cherche quelques images - sensations ou impressions - qui correspondent à des instants de mon passé, j'en entrevois plusieurs. Et si je poursuis l'effort de mémorisation, je peux même me replonger plus ou moins  dans l'état d'esprit qui était le mien alors. Mais cette réminiscence   est-elle fidèle à ce que je ressentais véritablement, au moment présent ? C'est ce que je pensais auparavant. Souvenir, souvenir C'était avant de lire un article très intéressant - intitulé “La science montre que vous êtes stupide” . Abordant la question de la mémoire, mais aussi celle de la conscience, ou celle de la volonté, l'auteur de cet article démontre que tout ce dont on se so

Success

Brooke Fraser

Plus rien ne part en fumée

J'ai fait un peu de latin dans ma vie. Quelques années au collège, puis en classe prépa. Je ne me souviens pas de tout, et il me faudrait sans doute pas mal de temps, et beaucoup de travail, pour retrouver un niveau convenable. En revanche, je n'oublierai jamais certaines formules , apprises par cœur, et souvent assez connues d'ailleurs. • Contra factum, non datur argumentum. Contre un fait, il n'est pas d'argument possible .  • Dum loquor, hora fugit. Pendant que je parle, les heures passent .  • Pituita me tenet. J'ai un rhume (littéralement : un rhume me tient). • Dura lex, sed lex. La loi est dure, mais c'est la loi. Au plus loin que je me souvienne, la première locution latine qui s'est inscrite dans ma mémoire est celle-ci : Verba volant, scripta manent   ( les paroles s'envolent ; les écrits restent ).  Pendant plusieurs années, cette phrase me revenait régulièrement. Je trouvais qu'elle sonnait particulièrement juste. La parole libre,