J e me souviens d'un après-midi à Lille, dans une salle de Sciences-Po, préparant un oral blanc. Pas n'importe lequel, d'ailleurs : celui que l'on appelle le Grand O . Étape indispensable, passage obligé, rite initiatique. Une trentaine de minutes pour démontrer ce que l'on vaut . Nous étions cinq ou six, attablés à différents coins de la pièce, avec nos feuilles de brouillons jaunes ou mauves, nos stylos bic, et notre anxiété respective. Dans la même salle, un élève passait face à notre prof de sociologie. Pour ma part, je devais plancher sur le sujet suivant : “ le travail et la réalisation de soi ”. Ce souvenir est d'actualité, donc, puisque nous sommes aujourd'hui le 1er mai. Jusqu'ici, tout va bien J'ai oublié ce que j'ai raconté ce jour-là. Sans doute en partie tout et n'importe quoi . C'est aussi ça, l'exercice : montrer que l'on peut s'exprimer sur n'importe quel sujet. Une amie présente dans la salle ...