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Affichage des articles du novembre, 2011

La nuit est tombée

“ L a nuit est tombée ”. Que j'aime cette expression !  Comme la pluie, comme la neige, comme la pomme de l'arbre, comme la femme enceinte, la nuit tombe . C'est à la fois étrange, comme formulation, et évident, comme image ; surtout à la fin d'un mois de Novembre. En quelques secondes, quelques minutes - tout au plus -, il fait nuit noire, l'obscurité est partout, le bleu du ciel est oublié, les réverbères illuminent les boulevards. On change d'espace, on change d'atmosphère… et tous les chats deviennent gris. On se retrouve assis, chez soi, au bord du lit, à tapoter quelques mots sur son ordinateur. On était quelques heures plus tôt dans un tout autre espace, dit “ouvert” ( open space ), moins silencieux, avec une lumière bien moins tamisée, concentré sur des sujets autrement plus sérieux. La métamorphose n'en est que plus forte. A priori , on n'est plus salarié, on n'est plus employé, mais simple personne humaine. Éventuellement père o

Que j'aime ta couleur

I l y aurait beaucoup à dire sur le café. Boisson omniprésente dans la vie professionnelle, qui incarne comme nulle autre la “pause”, mais qui comprend en même temps des vertus énergisantes, visant à redonner du cœur à l’ouvrage. On ne boit pas un café pour se reposer , mais au contraire pour mieux se relancer ensuite. “ Je vais me faire un petit café ” signifie à la fois l’arrêt momentané de mon activité de travail, mais aussi et surtout le retour déjà programmé, avec un surplus de motivation et d’énergie à dépenser. Boisson prétexte Bien souvent, les pauses café sont néanmoins le prétexte à une rupture de rythme, un repos mérité, des discussions entre collègues. La boisson, en elle-même, est vite ingurgitée, mais on reste là, pour échanger en jouant avec sa tasse et sa touillette. C’est un aspect fondamental, d’ailleurs ; le café est la boisson prétexte par excellence . Peu importe qu’un espresso contienne en lui-même si peu de liquide à boire. Ce qui compte,

Into the wild, ou presque

C e week-end, je me mets au vert ; quoique la nature n'est plus très verte, en cette fin de mois de novembre. Disons plutôt que je vais à la campagne, dans le sud-ouest, loin de Paris. Respirer l'air froid, marcher sur des chemins de terre, traverser les plaines automnales. Craquent les feuillent mortes, brûlent les feux de bois . Faire un pas de côté. Profiter d'un vrai week-end. Repos soldat. J'en ai besoin. Enfin, je dis ça, mais j'aurais sans doute un œil sur mon téléphone portable, malgré tout. On ne sait jamais . Je veux dire par là que mon exil volontaire de la sphère parisienne est loin d'être semblable à celui décrit dans l'un des romans que je lis en ce moment : Dans les forêts de Sibérie, où l'auteur (Sylvain Tesson) se retranche en solitaire dans une cabane perdue au milieu de nulle part, près d'un lac gelé, pendant plusieurs mois. Mais dans le fond, ce n'est qu'une question de degré. Au sens propre du terme d'aille

Catvertising

Internet va mieux, enfin je crois

J e ne saurais évaluer avec précision le temps que je consacre chaque jour, chaque semaine, à Internet. Je me souviens en revanche assez bien de l'époque où je me suis mis à augmenter sensiblement ma présence sur la Toile. J'avais 16 ou 17 ans, et je passais un temps fou à répondre à des commentaires , sur tel ou tel forum, sous telle ou telle vidéo mise en ligne. En vérité, je ne savais pas à qui je m'adressais, car la grande majorité de ces commentaires étaient anonymes ; mais il s'agissait la plupart du temps de propos xénophobes, extrémistes, provocants ; parfois racistes, souvent homophobes. Sur la forme et sur le fond, ces commentaires que je m'efforçais de contrecarrer n'avaient aucun intérêt. C'était peine perdue. Je découvrais l'activité des trolls, qui ne s'expriment que pour ajouter de l'huile sur le feu, sans autre intention.  J'apprenais à ignorer les propos qui ne visaient pas à nourrir un débat, mais à le polluer .  D

J'ai eu mon permis !

Macro-blogging

Q uand on se lance la première fois, quand, un beau jour, on décide de créer son blog personnel, on ne sait pas très bien ce que ça implique. On ne sait pas très bien dans quoi on s'engage . On le fait comme on écrit la première page d'un journal intime, comme on répond à un mail laissé de côté un moment, avec une certaine rigueur et une certaine dévotion, mais sans penser à ce que cela deviendra ensuite. On le fait comme on commence une histoire d'amour, finalement. Assez simplement, avec une envie très grande, une certaine incertitude, et beaucoup de choses à partager. Bon, après, il ne faut pas non plus filer la métaphore trop longtemps, car ce n'est pas tout à fait la même chose. Ce qui est sûr, c'est qu'au début, on est plein de bonne volonté. Et l'on peut exprimer beaucoup d'idées qu'on gardait jusqu'alors dans un coin de sa tête. Seulement, après quelques années, il faut continuer d'alimenter cet animal, rarement rassasié.

Les limites de l'illimité

Ces derniers temps, il y a plein de bons films au cinéma. Je le sais, car j'en ai vu beaucoup :  Drive , Les Intouchables , Tintin , Les Bien Aimés , Polisse , La Guerre est déclarée ,   autant d'excellents longs métrages que j'ai pu voir à Odéon, parfois en avant-première. Sans compter un film des frères Cohen vu au Champo , et qui valait le détour. C'est une bonne période , en particulier pour les gens qui, comme moi, possèdent  la carte UGC illimité . Tout le monde connaît cette carte, aujourd'hui, je pense. La plupart des cinéphiles, en tout cas. C'est la carte VIP qui permet de passer devant tout le monde, avec un grand sourire, pour récupérer ses places. On paye une fois par mois, et on peut se rendre 200 fois au cinéma pour le même prix, si on le souhaite. Délimiter l'illimité “ Grâce à la carte UGC illimité, vous pouvez voir autant de films que vous le souhaitez, assister à toutes les séances de notre activité cinématographique couran

Avant la haine.