E n sortant du cinéma, je me suis demandé ce que ça fait, d'avoir eu une vie aussi riche, aussi profonde. C'était presque trop beau pour être vrai. Le Sel de la Terre présente le travail - depuis quarante ans - du photographe Sebastião Salgado, ses voyages, son témoignage de la misère, de la famine, et des guerres internationales. Le moins que l'on puisse dire, c'est que les photographies sont belles, touchantes. Ce n'est pas rien de se retrouver dans une salle obscure, face à l'image d'un enfant qui vient de parcourir plusieurs centaines de kilomètres dans le désert. Ou face à tous ces morts, le long des routes congolaises. On imagine ce que Salgado a dû ressentir, au fil des années, face à tant d'horreurs humaines. Lui les voyait de ses yeux. Directement. Voilà un homme qui a vécu. Je me souviens que ça m'avait fait un peu le même effet quand j'étais allé voir Sugar Man . Ce film, sur le chanteur Rodriguez, en donnait une image parfai