“D is, à quoi tu penses ?” Cette question vient rompre un silence qui s’installait doucement. Elle me regarde, me sourit, puis me repose la question. Ce n’est pas facile d’y répondre, car il faut renouer avec le fil de mes pensées, qu’elle a précisément interrompu en m’interrogeant. Pense bête En soi, d’ailleurs, ce n’est pas évident de savoir à quoi l’on pense . À partir de quand le flux incessant de choses qui nous passent par la tête peut-être considéré comme une “pensée”, à part entière ? La plupart des idées qui naissent dans un cerveau ne se se conçoivent ni ne s’énoncent clairement. Je vous renvoie à Sartre ou à Nietzsche . Ce que je pense, pourtant ! Cogito ergo sum J’ai l’impression que je pense tout le temps , que ça ne s’arrête jamais. Des images, des fantasmes, des projets, des envies, des regrets, des souvenirs, des impressions, des jugements, des doutes, des inquiétudes, des désirs, tout cela m’habite, se bouscule à l’intérieur ...