Il y a des moments de la vie où l'on range un peu ses affaires, où l'on classe les papiers de son existence, où l'on ouvre les tiroirs du quotidien pour y mettre de l'ordre. Il y a tout juste deux ans, je quittais Lille, et je me souviens bien de cette période : je faisais mes cartons dans le petit studio que j'occupais alors, tandis que la neige venait recouvrir la ville d'une fine couche blanche qui allait bientôt renforcer mon sentiment mélancolique.
Ranger le vrac existentiel
Comme la plupart des personnes, je suis suffisamment désordonné dans la vie de tous les jours pour bénéficier d'un réel changement quand je me mets à ranger un peu ce vrac existentiel. C'est une bonne chose, je pense.
Il y a les rangements de printemps, et les rangements d'hiver. Ces derniers sont souvent plus nostalgiques. Le renouveau n'est pas encore là ; l'immobilité des choses, le froid, les bourrasques de vent qui balayent les trottoirs glacés, les lumières urbaines quand la nuit tombe : tout cela participe à créer un état d'introspection plus ou moins agréable.
Il y a les rangements de printemps, et les rangements d'hiver. Ces derniers sont souvent plus nostalgiques. Le renouveau n'est pas encore là ; l'immobilité des choses, le froid, les bourrasques de vent qui balayent les trottoirs glacés, les lumières urbaines quand la nuit tombe : tout cela participe à créer un état d'introspection plus ou moins agréable.
Comme lorsque l'on se retrouve assis en tailleur dans sa chambre, devant une boite à chaussure et quelques classeurs, à trier des photos, des vieux cours d'Histoire, des notes éparpillées, des mots d'amour, des paperasses administratives, un sac poubelle grand-ouvert à quelques mètres, déjà plein ; c'est le même effet.
Je suis là, et je repense à l'année qui s'achève, ces derniers jours. En écoutant Miossec, souvent.
Plein de bonnes choses
Il y a un an, en l'espace d'une semaine, un certain nombre de personnes, plus ou moins alcoolisées, m'ont dit, comme chaque année, et de façon plus ou moins enjouée : “Bonne année Basile !”, “Plein de bonnes choses !”. Elles avaient raison, pour la plupart. Il y a eu beaucoup de “bonnes choses” en 2011. Je sais bien que ces formules étaient avant tout mécaniques, mais il faut le reconnaître quand elles s'avèrent justes.
Une fois ces bilans effectués, une fois ces réflexions menées, il faut aussi savoir retrouver le vrac initial. C'est le jeu. Sans désordre, on ne peut fouiller, rechercher, égarer, éplucher, fouiner, farfouiller. La vie est aussi belle lorsqu'il y a des choses qui s'emmêlent, des doutes, des peurs, des surprises, des coïncidences. C'est peut-être ce que l'on devrait souhaiter, à la fin de chaque année : “Plein de choses, des doutes, des peurs, et des surprises !”
On serait sûr, au moins, de ne pas se tromper.
Une fois ces bilans effectués, une fois ces réflexions menées, il faut aussi savoir retrouver le vrac initial. C'est le jeu. Sans désordre, on ne peut fouiller, rechercher, égarer, éplucher, fouiner, farfouiller. La vie est aussi belle lorsqu'il y a des choses qui s'emmêlent, des doutes, des peurs, des surprises, des coïncidences. C'est peut-être ce que l'on devrait souhaiter, à la fin de chaque année : “Plein de choses, des doutes, des peurs, et des surprises !”
On serait sûr, au moins, de ne pas se tromper.
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