I l est cinq heures du mat'. Il est cinq heures du mat' et je ne dors pas. Cela faisait longtemps que ça ne m'était pas arrivé. J'ai créé ce blog il y a six ans, parce que je voulais sortir de la morosité ambiante, partager ce qui était essentiel pour moi : de la poésie, des idées, un optimisme profond. Je voulais affirmer une conviction forte : que nous étions responsables, collectivement, de l'avenir. Cet avenir qu'on pouvait imaginer, concevoir, façonner. Qui ne nous était en rien imposé. Le passé, seul, s'impose ; l'avenir se dessine. L'année 2015 s'achève, et je n'ai pas le cœur à dormir. J'ai vu trop de fleurs, dans les rues en bas de chez moi. Il y a eu trop de morts, trop de tristesse, trop d'incompréhension. Qu'il était bleu, le ciel, et grand l'espoir ! L'espoir a fui, vaincu, vers le ciel noir. Tout ça ne rime à rien, ne correspond à rien. Et ça s'impose, pourtant. Car ça s'est passé. Ici. À Pa