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Articles

Affichage des articles du janvier, 2013

It's your turn to change the world

Très doucement, plus doucement encore

T rès doucement, plus doucement encore, Berce ma tête entre tes bras, Mon front fiévreux et mes yeux las ;  Très doucement, plus doucement encore, Baise mes lèvres, et dis-moi Ces mots plus doux à chaque aurore, Quand me les dit ta voix, Et que tu t'es donnée, et que je t'aime encore. Le joug surgit maussade et lourd ; la nuit Fut de gros rêves traversée ; La pluie et ses cheveux fouettent notre croisée Et l'horizon est noir de nuages d'ennui. Très doucement, plus doucement encore, Berce ma tête entre tes bras, Mon front fiévreux et mes yeux las ; C'est toi qui m'es la bonne aurore, Dont la caresse est dans ta main Et la lumière en tes paroles douces : Voici que je renais, sans mal et sans secousse, Au quotidien travail qui trace, en mon chemin, Son signe, Et me fait vivre, avec la volonté, D'être une arme de force et de beauté, Aux poings d'or d'une vie insigne. Émile Verhaeren

Je ne sais pas bien qui je veux devenir

I l neige doucement, dehors. Je suis à la campagne, chez mes parents. Le chat dort enroulé sur lui-même, sur un fauteuil, au coin du feu ; je vois son petit corps élastique qui se soulève au rythme de la respiration. Léo Ferré chante Aragon, et le son du 33 tours donne de la vérité à l'instant. “ La brume quand point le matin / retire aux vitres son haleine / Il en fut ainsi quand Verlaine / ici, doucement, s'est éteint ”.  La question Ces derniers jours, je me pose une question - habituelle pour un jeune homme (ou une jeune femme) de 26 ans : Que faire de ma vie ? Pour laisser quelque chose, pour imprimer une trace, pour être réellement fier du chemin parcouru dans vingt ou trente ans, pour donner de la force à mon passage ici-bas, que dois-je faire ? “Deviens ce que tu es, fais ce que toi seul peut faire !” Nietzsche C'est une question récurrente, existentielle, sans doute nécessaire, mais un peu usante à force. “ Tout le monde n'est pas Cézann

Qui suivre, sur Twitter ?

V ous venez de vous inscrire sur Twitter. Pour diverses raisons , qui ne regardent que vous d’ailleurs, vous avez enfin (il était temps !) décidé de franchir le pas. Ça y est, maintenant, vous y êtes.  Seulement voilà, vous vous sentez un peu seul . Que faire désormais ? Que raconter ? Et surtout : qui suivre ? Bien entendu, tout dépend de vous. De votre activité, de vos centres d’intérêt, de vos habitudes, de vos contacts passés. Mais contrairement à la plupart des réseaux sociaux, Twitter ne se limite pas à vous proposer un nouveau moyen de communication avec des personnes que vous connaissez déjà . Au contraire : il s’agit de découvrir de nouvelles personnes . Pour commencer Si les médias vous intéressent, commencez par suivre le compte officiel de vos journaux favoris. Le compte du Monde est très bien, notamment. Et je vous recommande chaudement certains journalistes qui possèdent leur propre compte, et qui tweetent de façon moins formelle, moins institutionnelle, mai

Supplication

T es yeux, impassibles sondeurs D'une mer polaire idéale, S'éclairent parfois des splendeurs Du rire, aurore boréale. Ta chevelure, en ces odeurs Fines et chaudes qu'elle exhale, Fait rêver aux tigres rôdeurs D'une clairière tropicale. Ton âme a ces aspects divers :  Froideur sereine des hivers, Douceur trompeuse de la fauve. Glacé de froid, ou déchiré À belles dents, moi, je mourrai À moins que ton cœur ne me sauve. Charles Cros

Vivons heureux en attendant la télétransportation

P arfois, quand je vois les gens dans les transports en commun, le visage fermé, la mine maussade, les yeux fuyants, j'essaye de les imaginer dans une situation de bonheur parfait . Loin des villes, du brouillard, des pots d'échappement, la figure pâle et renfrognée de ces individus retrouverait probablement assez vite son teint et son apaisement naturel.  Le bonheur repose en partie sur des choses simples : un peu de soleil, la rive d'un fleuve, un hamac où s'étendre, une brise légère, le bruit de l'eau qui ruisselle, le chant des oiseaux, et bien sûr un accès wifi haut-débit. “ J'ai 'vue sur la mer', tu t'plains du sale temps ”. Booba Des petits détails qui changent tout.  Mais en attendant qu'on invente (enfin) la télétransportation (depuis le temps qu'elle se fait désirer, celle-là), la plupart des Hommes sont condamnés à vivre dans de grandes cités poussiéreuses. C'est un fait .   Ce qui serait bien, du coup, c

À celui-là

  À celui-là qui parvient jusqu'ici malgré les détours et les faux pas ;  au compagnon qui me livre ses yeux, - que livrer en échange de ce compagnonnage ? Non pas le dévouement : le Prince est là : je suis tout entier pour le Prince. La servitude glorieuse pèse sur chacun de mes gestes comme le sceau sur l'acte impérial et le tribut. Non pas ma tendresse et de faibles émois : sachez qu'elle les garde et boit jalousement toutes les fraîches gouttes écloses de mon âme. Non pas enfin l'ardeur d'une mort filiale : cela ne m'appartient pas car le père de mes jours est vivant.  •   À celui qui me dévisage et m'observe amicalement ; à celui comme une caverne et qui retentit mon aboi, Je propose ma vie singulière : seule ma vie est à moi . - Qu'il vienne plus avant. Qu'il écoute plus profondément :  Là même où ni père ni amante ni le Prince lui-même ne pourront accéder jamais. Victor Segalen, Stèles

Comme un Vendredi

P our être tout à fait honnêtes avec nous-mêmes, nous devrions savourer le vendredi soir au moins autant qu'on dédaigne le lundi matin. À la sempiternelle question : “comment ça va ?”, il faudrait être capable de répondre, en un sourire radieux : “comme un vendredi soir”, de la même façon qu'on sait déclarer “comme un lundi matin”, après un soupir désespéré. C'est très humain, de broyer du noir , de râler, de se plaindre quand on est malade ; et très inhabituel de se réjouir d'être en bonne santé, de bonne humeur, ou reposé. Le plaisir du dévoreur Il y a une phrase de Schopenhauer qui, de prime abord, peut paraître désespérante, mais qui sonne très juste : “ l'agonie de l'animal dévoré est toujours plus grande que le plaisir du dévoreur ”.  J'y repense souvent. Surtout quand un hasard de la vie m'amène à regarder un documentaire animalier.  C'est vrai : le prédateur prend un plaisir éphémère à déchiqueter sa proie, et la

Le Miroir

U n homme épouvantable entre et se regarde dans la glace.   "- Pourquoi vous regardez-vous au miroir, puisque vous ne pouvez vous y voir qu'avec déplaisir ?" L'homme épouvantable me répond : " - Monsieur, d'après les immortels principes de 89, tous les hommes sont égaux en droits ; donc je possède le droit de me mirer ; avec plaisir ou déplaisir, cela ne regarde que ma conscience."   Au nom du bon sens, j'avais sans doute raison ; mais, au point de vue de la loi, il n'avait pas tort".  Charles Baudelaire

Le futur n'est plus ce qu'il était…

T ous les experts semblent s'accorder : en 2013, il y aura des lunettes interactives, des objets connectés, et des imprimantes 3D. Le futur ressemble à ça, désormais . Des objets du quotidien, augmentés. Tout simplement. Ça fait des décennies qu'on parle de ces inventions-là, mais qu'importe après tout. Ça finira bien par arriver. Soupe tiède De nos jours, les prédicateurs high-tech manquent cruellement d'imagination . Ils se contentent de prendre un objet semblable au téléphone, pour prophétiser un destin similaire. C'est un exercice qui ne demande pas trop d'effort, et qui permet de publier des dizaines et des dizaines d'articles, jour après jour, mois après mois, année après année. La dernière rumeur : la montre connectée d'Apple . Ceci est une révolution. J'attends avec impatience les smart shoes sous Android, les ampoules de huitième génération, les micro-ondes à plaque non-tournante, les appareils dentaires intelligen