J 'ai enlevé mes chaussures. Mes pieds glissent dans le sable chaud. Le vent soulève des nuages de poussière fine et dorée qui retombent sur les dunes. À l'horizon, nulle vie humaine. Du sable, du soleil, et ce scarabée qui poursuit son chemin. Quand la nuit sera tombée, le ciel sera - comme hier - plus étoilé que jamais. Je suis dans le désert mauritanien. Si je regarde le site France Diplomatie , je me trouve dans une zone "déconseillée sauf raison impérative". Il y aurait AQMI plus loin, dans ce même désert. Ici, pourtant, le danger ne se fait aucunement ressentir. Les personnes que l'on croise sont accueillantes, et n'ont pas l'air d'être inquiètes une seconde pour nous. "Sauf raison impérative". Cette formule résonne dans mon esprit. Ai-je une raison impérative de me trouver ici, dans l'Adrar, les cheveux ébouriffés par le sable et le vent, la peau chauffée par le soleil ? Quel devoir impérieux m'amène donc à cette