L ’hiver a cessé. Tout revient, en quelques instants. On retrouve les arbres en fleurs ou en feuilles. Les matins sont plus doux, les journées sont plus longues. On se surprend à sortir en pull, le soir, pour prendre un verre. Les mines sont réjouies. Les terrasses sont pleines de monde. Les plus malheureux retrouvent espoir. Les plus aigris retrouvent le sourire . On change soudainement de décor. Chacun s’habille plus légèrement. On ouvre les fenêtres. Ce que je perçois, d’autres le vivent également. D’autres l’ont vécu. Verlaine, par exemple. Et l’avantage, avec Verlaine, c’est qu’il savait écrire : “ L’hiver a cessé : la lumière est tiède, et danse du sol au firmament clair. Il faut que le cœur le plus triste cède à l’immense joie éparse dans l’air. Même ce Paris maussade et malade semble faire accueil aux jeunes soleils, et comme pour une immense accolade, tend les mille bras de ses toits vermeils ”. Ça y est, nous y sommes. Le renouveau, la renaissanc