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Affichage des articles associés au libellé jeunesse

Les Questions De Mes 20 Ans

J e m'en souviens très bien, de mes vingt ans. Je m'interrogeais un soir sur trois sur la suite, sur mon avenir, sur mes aspirations profondes. Je ressentais pleinement cette incertitude quant à mon devenir . Ce n'était pas de l'inquiétude, à proprement parler, mais simplement quelque chose qui revenait, encore et encore, sans que je trouve véritablement de réponses.  Fallait-il poursuivre les études supérieures ? Tenter de nouveaux concours ? Assurer - non pas mes arrières - mais ce qui allait advenir ensuite ? Ou suivre simplement mes envies, mes passions, mes rêves immédiats ? Partir, voyager, inventer, dessiner, rencontrer de nouvelles personnes, en faisant confiance à mon destin. Aimer. Combien de soir, dans la nuit de ma fenêtre, me suis-je posé ces questions ? Sans doute pour retarder le moment où j'allais m'y mettre (ou m'y remettre) pour de bon, à cette préparation de concours, puis à ce mémoire, puis à ce Grand Oral. Facebook existait à ...

Reflet de jeunesse

L a nuit est noire, et je vois mon reflet dans la vitre. Ma chemise est ouverte, car il fait chaud ce soir. Je repense à ce jeune Basile de 18 ou 19 ans, dans sa chambre de bonne, au sixième étage de la rue Gay-Lussac. L'espace était exigu, et les étagères débordaient de livres. Je fumais à ma fenêtre, en révisant mes cours. J'étais assez fier, alors, d'occuper cette chambre où mes frères et sœur m'avaient précédé. C'était à mon tour de goûter de la liberté qu'offre ce lieu où personne n'a le moyen de savoir quand vous êtes là, ou quand vous partez. À mon tour d'y faire venir qui je voulais. À mon tour de rester éveillé jusqu'à deux heures du mat' si je le souhaitais, pour terminer cette foutue dissert', ou pour penser à ma vie. Dans cette chambre, il y avait des vêtements en désordre. Des feuilles quadrillées éparpillées. Des fiches stabilotées. Il y avait des CD, empilés, et des photos sur les murs, accrochées avec de la pate-à...

L'oisiveté : se laisser vivre, simplement

Ç a y est, je crois que l'on arrive au moment de l'année où les gens travaillent le moins . Les open space sont vides. Les stagiaires se retrouvent seuls à tenir la boutique, dans les agences de communication parisiennes, comme ailleurs. La France entière se prélasse au soleil, sur une plage, à la terrasse d'un café, dans les jardins, au bord de la piscine… Savoir ne rien faire Tout le monde n'attendait que ça , et nous y sommes. Plus besoin de se plaindre, sur les réseaux sociaux, ou de râler à la cantine. Le moment tant attendu est arrivé, on peut enfin se consacrer à l'oisiveté .  Pourtant, ce n'est pas si simple.  Il ne suffit pas de ne rien faire, encore faut-il savoir le faire bien . Occuper ce moment de vide, éphémère, de la meilleure des façons. “ L'oisiveté   est comme la rouille ; elle use plus que le travail ”.    Benjamin Franklin J'avais écrit, déjà, sur l'art difficile de ne presque rien faire . C'est d'ailleurs ...

Les Hommes aussi ont neuf vies

C haque vie comporte plusieurs époques . La personne que je suis aujourd'hui n'est pas tout à fait la même - ni tout à fait une autre - que celle qui existait il y a cinq ou six ans. Qu'on le veuille ou non, nous changeons, et ce qui se passe  autour de nous - ou  pour  nous -, change également. Le hasard, les circonstances, modifient en profondeur notre environnement. Se souvenir Il n'est pas facile de se souvenir réellement  de celui qu'on était, et de cette vie qu'on menait auparavant. Je fouillais hier soir dans mes tiroirs, à la recherche de ma première copie de Philo, au Lycée. Le sujet de cette première dissertation philosophique  était : “ D'où vient que l'on s'ennuie ? ”.  J'avais aimé cette question. L'ennui en lui-même est un sujet particulièrement riche pour un lycéen de 17 ans. C'est un peu son compagnon du quotidien, près du radiateur, quand les aiguilles de l'horloge semblent tourner au ralenti. Cette questi...

Sous la pluie, l'espoir

L e 22 juillet dernier, la veille de mes 25 ans, un Norvégien, parfaitement inconnu, décidait d'abattre froidement 69 de ses compatriotes qui s'étaient réunis pour un camp d'été sur une île proche d'Oslo ; à bout portant, il a ainsi tué de sang froid des jeunes travaillistes, la plupart âgés de 15 ou 16 ans, jeunes femmes et jeunes hommes, pour la simple raison que ces derniers ne partageaient pas ses convictions politiques. 8 personnes, un peu plus tôt, étaient déjà mortes dans les explosions des bombes posées dans la capitale norvégienne. Comble de l'horreur, au cours de son procès qui a commencé ces derniers jours, le meurtrier (que je ne parviens pas à qualifier), a plaidé “non coupable”, affirmant que ces attaques “contre les traitres à la patrie” visaient à éviter que le multiculturalisme et “l'invasion musulmane” ne se propagent en Europe. … Hier, à midi, 40 000 Norvégiens se sont rassemblés, bravant la pluie, près du tribunal où le criminel est ...

Le ciel est par-dessus le toit

Le ciel est, par-dessus le toit, Si bleu, si calme ! Un arbre, par-dessus le toit, Berce sa palme. La cloche, dans le ciel qu'on voit, Doucement tinte. Un oiseau sur l'arbre qu'on voit Chante sa plainte. Mon Dieu, mon Dieu, la vie est là Simple et tranquille. Cette paisible rumeur-là Vient de la ville. Qu'as-tu fait, ô toi que voilà Pleurant sans cesse, Dis, qu'as-tu fait, toi que voilà, De ta jeunesse ? Verlaine