Le pot de Nutella est vide. Il est posé là, sur un dictionnaire déchiré ( Le Petit Robert 1967). J'ai refermé son couvercle et posé la cuiller sur le dessus. Un paquet de Pringles git également à quelque distance. Je suis au dernier étage de la petite maison. Je vois donc par la fenêtre le ciel grisâtre, sale, poussiéreux. Je viens de boire un verre de porto, d'une bouteille rapportée de la Quinta Nova, il y a quelques temps déjà. Je regarde quelques vieilles photos ; étrangement ça ne me rend pas trop nostalgique. Du moins pas mélancolique. Je lève la tête, et observe une nouvelle fois cette large affiche, héritée de mon grand frère, qui l'avait dans sa chambre de bonne, rue Gay-Lussac : “Kennedy for President. Leadership for the 60s”. Comme je l'ai dit hier soir à mes amis lillois, passés prendre un verre à la petite maison, cette affiche m'a toujours donné du courage. C'est d'elle que je tire un certain optimisme, et une certaine détermination. Non