D ans une conférence donnée en 1985 au château de Svaneholm, en Suède, Steve Jobs - alors âgé de 30 ans - a partagé l'un de ses rêves à un parterre d'éducateurs conquis. Dans le nouveau monde qui commençait tout juste à se dessiner à l'époque, l'informatique allait changer en profondeur notre rapport à l'apprentissage, notre rapport aux connaissances. Ce rêve pouvait - au cours de notre existence - se réaliser. Steve Jobs interrogea son auditoire : "Savez-vous qui était le professeur d'Alexandre le Grand pendant environ 14 ans ?" Il marqua une pause, puis apporta la réponse, en souriant : "Aristote". Steve Jobs partagea la jalousie qu'il éprouvait alors à cette idée. La chance pour Alexandre le Grand d'avoir pu profiter de la sagesse de son maître, pendant une si longue période. Bien sûr, la pensée d'Aristote est aujourd'hui accessible à tous dans des livres. "Je peux lire ces livres", ajouta Steve Jobs, "mais
J e me revois, cet été, sur le pont de ce bateau qui s'approchait de l'île Amantani, sur le lac Titicaca. Sous un ciel bleu immaculé, le vent qui se faufilait dans mes cheveux, "la poitrine en avant et les poumons gonflés, comme de la toile". Je sentais mon cœur qui battait, je balayais des yeux ce paysage sublime, semblable à ce qu'il a toujours été. Tous mes sens recevaient des stimulations réjouissantes. Soudain, j'en pris conscience, et je me dis en moi-même : tu es heureux . La plupart du temps, on mesure le bonheur une fois qu'il est passé. "On reconnaît le bonheur, paraît-il, au bruit qu'il fait quand il s'en va", chante-même Renaud. Il arrive parfois - et fort heureusement - qu'on le perçoive au présent. Au premier cadeau qu'on ouvre, sous le sapin, quand on est encore enfant. Au premier message échangé, quand on est encore adolescent. Au premier baiser, par un soir de printemps. Au fou rire, avec ses amis les plus chers.