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Articles

Affichage des articles du janvier, 2012

Grand froid et crème brûlée

“ L e grand froid hivernal est enfin là. Ce lundi inaugure le début d'un épisode glacial, qui se traduira par une forte chute des températures - jusqu'à -15°C le matin en plaine - et un temps sec, selon Météo Consult. Le retour à des températures plus clémentes est prévu vers le 8 février”. Lire cette information dans les journaux est une chose. La vivre concrètement le soir-même, en rentrant chez soi, en est une autre. Je sors du bus, et je sens immédiatement ce long frisson me parcourir l’échine. La nuit enveloppe tout. Le vent balaye le trottoir glacé. Je renoue l’écharpe autour de mon cou, je ferme le long manteau qui me protège, je baisse le front et je presse le pas en affrontant les bourrasques hivernales (note étymologique : « bourrasque vient de l’italien “ bora ” : “vent du Nord” »). Je n’ai que trois cents mètres à parcourir - quatre cents tout au plus -, mais je suis déjà gelé. Volutes d'hiver J’aime la fumée qui sort de ma bouche, à chaque respirat

Le e-commerce IRL

La stratégie de l'éléphant

A près la phase - incontournable sans doute - de l’incertitude, puis celle de la découverte, où les entreprises expérimentaient les nouvelles technologies, s’essayaient aux médias sociaux, mettaient en place des équipes dédiées, tâtonnaient sur Facebook ou Twitter, une nouvelle ère semble s’ouvrir à présent. Il ne s’agit plus de gazouiller gaiement, de papillonner. Il n’est plus question d’apprécier la réactivité offerte par les nouveaux outils, de tester le potentiel de ces solutions technologiques. Il faut désormais comprendre que les médias sociaux impliquent une stratégie à long terme : la stratégie de l’éléphant. La longue marche L’enjeu est de percevoir, derrière le temps réel, les opportunités futures. De mesurer, derrière les conversations instantanées, la durabilité de la relation que l’on construit avec ceux qui s’intéressent à la marque. De comprendre, en somme, qu’il y a derrière l’immédiateté, un avenir qui se dessine. La fable du lièvre et de la tort

Vivre à la ville et à la campagne

C ertains jours, quand la pluie tombe lentement sur la ville, que les passants ont mauvaise mine, que le bus se traîne avec peine dans les embouteillages, que les gens s'impatientent, râlent, toussent, se bousculent, qu'une couche de buée recouvre peu à peu les vitres, enlevant au passager distrait son dernier plaisir autorisé, celui de rêver en regardant les lumières des phares dans la nuit, l'envie de partir vivre à la campagne se fait particulièrement forte. Marcher tranquillement en forêt, entendre craquer les feuilles mortes sous ses pas, enfoncer ses bottes dans les flaques boueuses, caresser du bout des doigts le tronc d'un chêne. Espérer croiser une biche au détour d'un chemin, pour l'observer s'enfuir au travers des arbres. Apprécier le retour du soleil, le jeu d'ombres et de lumière, l'éternelle beauté de cette alchimie singulière. Franchir les fougères, éviter les ronces, enjamber les ruisseaux, faire rouler les cailloux sous ses pi

Tour d'horizon

S ouvent, pour représenter une personne tournée vers l'avenir , on se figure quelqu'un qui fixe l'horizon. Face à la mer, les pieds dans le sable fin, les cheveux au vent, le regard plongé dans cet infini qui s'offre à perte de vue . C'est étrange, d'une certaine façon, puisqu'il est rare de voir quelque chose survenir à partir de cette ligne d'horizon. Si l'on regarde vers l' Est , éventuellement, on a une chance de voir apparaître le soleil au petit matin. Mais pour nous, Européens, qui sommes habitués à regarder vers l'ouest (c'est de ce côté-ci que se situe l'océan atlantique), nous pouvons attendre longtemps. D'autant que dans certains cas, loin de correspondre à l'avenir, l'horizon symbolise justement ce qui ne vient pas . La femme du marin, qui patiente en vain sur le ponton déserté, en est l'image-même : “ dis, quand reviendras-tu ? Dis, au moins le sais-tu, que tout le temps qui passe ne se rattrape guè

JR

Merci Lila pour cette vidéo. J'ai découvert de près le travail de JR en allant à Arles, l'année dernière. Ça vaut le détour.

Glagla

J e suis chez moi, au chaud, mais je suis encore congelé. J’ai le sentiment qu’il fait - 12° dehors. Il y a quelques jours, j’étais malade. Comme 3 personnes sur 5 si j’en crois le nombre de personnes enrouées au boulot, dans les transports, et partout ailleurs. Ce week-end, je suis allé voir Giselle au Zénith. L’avant veille, j’étais au cinéma. Eh bien c’est fou le nombre de personnes qui toussent juste avant que le spectacle ne commence, en cette période de l’année. Statistiquement, c’est impressionnant . À croire que l’organisme humain n’est pas encore tout à fait au point. Giselle : ou comment j’ai découvert que je pouvais surkiffer un ballet. Des danseurs, et danseuses, aux gestes parfaitement maîtrisés ; une histoire charmante, énigmatique, dans laquelle je suis totalement entré ; une musique magnifique. Deux heures pleines sans une seconde d’ennui. Bref, de quoi me réjouir tout à fait. C’est impressionnant quand un spectacle est à ce point abouti. En regardant c

De la tempête

C 'est la tempête, paraît-il. En quelques semaines, beaucoup d'encre a coulé à ce sujet, dans les journaux. Nous traversons une mer en furie, nous dit-on. Une pluie lourde s'abat sur nous, et de nouvelles vagues s'écrasent chaque jour sur la proue de notre navire. “La poitrine en avant et les poumons gonflés”, nous escaladons “le dos des flots amoncelés que la nuit [nous] voile”. Nous devons éviter les récifs, tenir bon, réduire la voilure, garder courage. Cette image singulière semble peu à peu faire sa place dans l'imaginaire collectif.  Le thème est d'ailleurs déjà au cœur de la campagne présidentielle . Tout le champ lexical de l'ouragan y passe. Tiens bon la vague et tiens bon le vent Ainsi, nous devons choisir un capitaine de navire , et pas n'importe lequel : pour certains, il ne faut surtout pas en changer dans cette période houleuse. Pour d'autres, il nous faut un marin endurci, un vieux loup de mer, plein d'expérience ;

Fin de semaine

V endredi. Fin de semaine. Début d'année. Des millions de Français espèrent secrètement gagner la cagnotte de l'Euromillions, car nous sommes un Vendredi 13. Ce serait pas mal pour boucler les fins de mois, pour repartir sur de nouvelles bases.  Ce n'est pas mon rêve, personnellement, même si j’ai - par hasard - acheté un ticket aujourd’hui. Habituellement, je ne joue pas, donc j’ai peu de chances de gagner. Ce vendredi, j’ai été amené à jouer, et j’ai malgré tout très peu de chances de gagner. 1 chance sur 116 millions pour être très précis . Ça fait peu. Mais ça tombe bien, car je n'ai pas spécialement envie d'être millionnaire du jour au lendemain. Pas très envie de découvrir les brasseries populaires  des Champs-Élysées, pour reprendre les termes d'Estrosi à propos du Fouquet's . Pas très envie d’avoir une fortune à gérer. Vie de cocagne Je préfère ma vie actuelle. Je préfère regarder le monde comme il va . Je préfère l’idéal de Jeanne

La fausse monnaie

“ C omme nous nous éloignions du bureau de tabac, mon ami fit un soigneux triage de sa monnaie; dans la poche gauche de son gilet il glissa de petites pièces d'or; dans la droite, de petites pièces d'argent; dans la poche gauche de sa culotte, une masse de gros sols, et enfin, dans la droite, une pièce d'argent de deux francs qu'il avait particulièrement examinée.    "Singulière et minutieuse répartition!" me dis-je en moi-même.     Nous fîmes la rencontre d'un pauvre qui nous tendit sa casquette en tremblant. - Je ne connais rien de plus inquiétant que l'éloquence muette de ces yeux suppliants, qui contiennent à la fois, pour l'homme sensible qui sait y lire, tant d'humilité, tant de reproches. Il y trouve quelque chose approchant cette profondeur de sentiment compliqué, dans les yeux larmoyants des chiens qu'on fouette.    L'offrande de mon ami fut beaucoup plus considérable que la mienne, et je lui dis: “Vous avez raison; ap

Le monde d'aujourd'hui

2012 . Ça y est, nous sommes vraiment entrés dans le XXIe siècle. Nous reconnaissons le monde d'hier . Sans parler de Belle époque , je perçois les années 90 comme une autre époque, une époque passée . Le monde a changé, et ne cesse d'ailleurs de changer. Il s'en est passé, des choses, depuis la fin du siècle précédent. On perçoit mieux où nous mènent les nouvelles technologies, ce qu'elles impliquent concrètement. On a un peu de recul sur tous les événements des années 2000 : guerres, conflits, catastrophes naturelles, prise de conscience environnementale, crise économique, regain démocratique, révolutions arabes. Le présent peut commencer Nous vivons une drôle d'époque. Une époque où les hommes sont interconnectés, mais où 9 millions de personnes en France vivent seules (5 millions de femmes, 4 millions d'hommes). Une époque où la crise est devenue permanente, aussi absurde que cela puisse paraître. Une époque où   un homme nu sur une photo publicitair

Like a Rolling Stone

Ma vie ne sera jamais en ligne

N ous le pressentions, nous le savons désormais - avec l'apparition des nouvelles Time Lines -  Facebook ne se contente plus de nos données personnelles, mais tient véritablement à ce que nous racontions notre vie  sur sa plate-forme. Au sens propre, on le sait, Facebook signifie simplement “trombinoscope”. Mais à chaque mise à jour, le site encourage ses utilisateurs à aller bien au-delà du simple carnet d'adresses imagé. Il ne s'agit plus de fournir quelques renseignements basiques : date d'anniversaire, lieu d’études, goûts, etc. À présent, il faut se raconter , de façon chronologique, organiser les événements de son existence en fonction de leur importance, rythmer ses statuts de dates cruciales (naissance, réussites professionnelles, mariage…),  distinguer ses amis proches de ses vagues camarades, et j’en passe.  Le rêve impossible de Facebook Bien entendu, tout le monde n'abdique pas. Mais qu'on le veuille ou non, le mouvement est lancé.  Le rêv

Quelques chiffres pour bien commencer l'année

S ouvent, quand on aborde la question des médias sociaux, on a besoin d'avoir un ordre de grandeur.  Combien d'utilisateurs dans le monde ? Quelles plates-formes rassemblent le plus de personnes ? Quelle est l'évolution depuis ces dernières années ? D'autant que le problème, avec les chiffres, c'est que ça change régulièrement. Sans chercher l'exhaustivité, voici quelques stats pour vos présentations en 2012  : Note préliminaire : le monde compte désormais 7 milliards d'individus, et la France 65 millions. Internet • Il y a plus de 2 milliards d'internautes dans le monde. (En 2008, on dénombrait 1,6 milliard d'abonnés à la Toile. Autour de 300 millions en 2001). • 900 millions de personnes se connectent depuis l'Asie (région qui représente à elle-seule 44 % de la population mondiale connectée). • En France, nous sommes aujourd'hui 47 millions d'internautes . Mobile • Le nombre total de souscriptions à un