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Articles

Affichage des articles du mai, 2013

Internet, ce grand donneur de Leçons

J e suis revenu de Russie avec des souvenirs, des photos de Saint-Pétersbourg par centaines, un teint légèrement hâlé (oui, c'est injuste, je sais, mais au Nord-Est de l'Europe, il fait très beau en ce moment), ainsi qu'avec une phrase qui me revient sans cesse à l'esprit depuis : “ Ne crois pas, ne crains pas, ne demande pas ”. Cette triple injonction m'a été confiée par un homme rencontré là-bas, avec lequel nous avons beaucoup échangé, Julie et moi. C'est une phrase qui est bien connue des Russes, apparemment : “Не Верь, Не Бойся, и Не Проси”. Fais pas ci, fais pas ça Sur Internet, on trouve des injonctions à foison. Il suffit d 'errer quelques minutes sur Pinterest , par exemple, pour lire plusieurs citations philosophiques invitant à faire ceci, ou à faire cela. Les internautes raffolent de ces commandements. Le paradoxe est qu'il est souvent question de liberté, d'indépendance, d'autonomie… le tout à la forme impérative : 

J'aime une amie entièrement parfaite

J 'aime une amie entièrement parfaite, Tant que j'en sens satisfait mon désir. Nature l'a, quant à la beauté, faite Pour à tout œil donner parfait plaisir ;  Grâce y a fait son chef d'œuvre à loisir, Et les vertus y ont mis leur pouvoir, Tant que l'ouïr, la hanter et la voir Sont sœurs témoins de sa perfection : Un mal y a, c'est qu'elle peut avoir En corps parfait cœur sans affection. Marguerite de Navarre

La vie, en chantier

A vec les beaux jours - que l'on attend toujours, mais enfin bon… - les travaux commencent à Paris. On entend le bruit du marteau-piqueur en se rendant au bureau, le matin. On voit se dresser les échafaudages, et se former des nuages de poussière que de rares rayons de soleil traversent parfois. Il se trouve que ce sujet prend un sens particulier pour moi, car des travaux de ravalement de la façade de mon immeuble ont été initiés ces dernières semaines ; et qu'un hasard malencontreux a fait que le mur de mon appartement s'est partiellement effondré . Ce dimanche, j'ai donc utilisé la pelle et la balayette pour nettoyer ces fracas de pierre et de bois, dans ma chambre à coucher, avant de ranger minutieusement tous les objets attenants au mur fragilisé, mur qui va être refait à neuf prochainement. Un grand rangement de printemps , en somme, imposé par les circonstances. “On ne met pas son passé dans sa poche ; il faut avoir une maison pour l'y ranger”. Sartre

Le contraire serait-il possible ?

A u lieu de la pluie perpétuelle, du froid qui revient, pourrait-on avoir un printemps étrangement merveilleux - surprenant selon l'avis de tous les spécialistes - déroutant même ? Une température légèrement au-dessus des normales saisonnières ? Pas un réchauffement climatique inquiétant, non,  pas de canicule, juste un ciel bleu, une douce atmosphère et un soleil étincelant ? Au lieu de la crise incessante , pourrait-on envisager une prospérité retrouvée, une croissance nouvelle, des emplois créés par millions, des entreprises en plein essor, des projets à tire-larigot, une administration modernisée, un dynamisme collectif ? À la place des études actuelles qui démontrent que les Français sont pessimistes, désespérés, inquiets sur leur avenir, ce serait bien d'avoir des sondages affirmant le contraire : des compatriotes enjoués, motivés, décidés à changer les choses, heureux de vivre dans l'une des premières puissances mondiales, convaincus que ce qui vient est mie

Devos

Le Personal Branding Trash

I l est, après tout, très simple de faire parler de soi, de nos jours. La célébrité est à la portée du premier psychopathe venu.  Vous pouvez poignarder un soldat dans le sud de Londres et lui découper la tête avec une machette, par exemple, puis demander aux passants de vous filmer et de vous mettre sur Youtube, en leur expliquant calmement les raisons de votre acte, comme si tout était normal, et que vous n'aviez rien à vous reprocher. Vous pouvez vous tirer une balle dans la bouche, à l'intérieur de Notre-Dame, également. On parlera de vous quelques jours, on donnera votre nom, alors que vous n'étiez plus connu par personne, à part quelques personnalités d'extrême-droite. Votre acte aura beau être parfaitement immoral et vulgaire, certains vous considéreront avec admiration, qui sait ? Vous pouvez aussi vous faire sauter la cervelle dans une cour d'école. Vous ferez l'ouverture du 20h. Le lendemain matin, Le Parisien  publiera en “une” votre gest

La Jeune Captive

“L'épi naissant mûrit de la faux respecté ; Sans crainte du pressoir, le pampre, tout l'été Boit les doux présents de l'aurore ; Et moi, comme lui belle, et jeune comme lui, Quoi que l'heure présente ait de trouble et d'ennui, Je ne veux point mourir encore . Qu'un stoïque aux yeux secs vole embrasser la mort, Moi je pleure et j'espère ; au noir souffle du Nord Je plie et relève la tête. S'il est des jours amers, il en est de si doux ! Hélas ! quel miel jamais n'a laissé de dégoûts ? Quelle mer n'a point de tempête ? Est-ce à moi de mourir ? Tranquille je m'endors, Et tranquille je veille ; et ma veille aux remords Ni mon sommeil ne sont en proie. (…) Mon beau voyage encore est si loin de sa fin ! Je pars, et des ormeaux qui bordent le chemin J'ai passé les premiers à peine, Au banquet de la vie à peine commencé, Un instant seulement mes lèvres ont pressé La coupe en mes mains encor

Quelques mots

I l y a des mots que l'on n'oublie pas. Des mots qui s'inscrivent longtemps dans la mémoire, car ils trouvent toute leur place. Une phrase, lâchée innocemment, un regard qui se perd, une voix ; et tout cela vient se glisser quelque part, dans le cortex cérébral, pour former un souvenir. C'est la raison pour laquelle j'accorde une place importance à la poésie sur ce blog. Quelques mots, presque rien, et l'on retrouve, au choix : un sentiment amoureux, une nostalgie profonde, une impression de connaître le monde dans son caractère le plus universel. Derrière chaque mot, quel qu'il soit , il y a une conscience qui s'exprime. Et de temps en temps, cela allume quelque chose  dans une autre conscience. Il y a ceux qui parviennent à lire entre les lignes  - que j'aime cette expression ! -, ceux pour qui les mots ont un sens particulier. “ Des mots petits, tellement petits, qu'ils ne riment que pour moi… qu'ils ne riment que pour to

Le Fou et la Vénus

  “ Q uelle admirable journée! Le vaste parc se pâme sous l'oeil brûlant du soleil, comme la jeunesse sous la domination de l'Amour.      L'extase universelle des choses ne s'exprime par aucun bruit ; les eaux elles-mêmes sont comme endormies. Bien différente des fêtes humaines, c'est ici une orgie silencieuse .    On dirait qu'une lumière toujours croissante fait de plus en plus étinceler les objets ; que les fleurs excitées brûlent du désir de rivaliser avec l'azur du ciel par l'énergie de leurs couleurs, et que la chaleur, rendant visibles les parfums, les fait monter vers l'astre comme des fumées.      Cependant, dans cette jouissance universelle, j'ai aperçu un être affligé.      Aux pieds d'une colossale Vénus , un de ces fous artificiels, un de ces bouffons volontaires chargés de faire rire les rois quand le Remords ou l'Ennui les obsède, affublé d'un costume éclatant et ridicule, coiffé de cornes et

Les ombres de ma vie parcourue

I l arrive un moment, dans la vie, où l'on prend soudain conscience que cela commence à faire un certain temps . Du jour au lendemain, ou presque, on découvre que telle histoire d'amitié dure depuis bientôt dix ans, par exemple. Dix ans. Jusque là, quand on n'avait qu'une vingtaine d'années d'existence, rien n'était jamais trop pérenne.  Progressivement, on mesure le temps qui passe. Il y a des personnes que je connaissais à une autre époque de leur vie . J'ai des images - des photos, des vidéos, ainsi que des souvenirs - qui me permettent de me figurer leur vie d'alors. Depuis des années Il y a des gens avec qui j'échange depuis quatre ans sur Twitter. Un jour, je dirai peut-être : “il y a des gens avec qui j'échange depuis quarante ans sur Twitter” (combien aurai-je de followers à ce moment là ? - je n'ose y penser). Cela commence à faire un certain temps que je vis à Paris - même si j'ai passé quelques temps à

"Écrire un article sur le déclin de Facebook" Pour Les Nuls

A h, l'éternel retour du déclin facebookien ! C'est devenu une habitude journalistique. À force de prédire la mort d'un site Internet ou d'un réseau social, vous finirez bien par avoir raison un jour .  Il est donc tout à fait justifié de répéter année après année que le premier réseau social au monde est mortel. L'exercice est assez simple… Étape 1 : Partez du postulat que Facebook s'essouffle et finira par péricliter. Cela vous permet de commencer par écrire le titre de votre article : “La fin de Facebook est-elle proche ?”, par exemple. La forme interrogative est essentielle. Cela vous autorise à dire ce que vous voulez ensuite, sans prendre le risque de vous tromper lamentablement, comme tous vos collègues qui ont annoncé la décadence facebookienne ces cinq dernières années. Étape 2 : Observez les chiffres de fréquentation aux États-Unis. Rien de plus simple : il suffit de faire une recherche Google. Le premier résultat sur lequel