J'ai peur de l'avion. Ou j'ai peur en avion. Les deux se disent, je crois. Ce n'est pas un secret pour ceux qui me connaissent, mais pour autant, je m'en vante assez peu. À vrai dire, je n'ai pas toujours eu peur de l'avion. Pendant longtemps, je trouvais même ça assez magique, et l'idée de parcourir le ciel à 1000 km à l'heure et à 10 000 mètres d'altitude me paraissait plutôt séduisante. J'admirais les hommes, tous ces ingénieurs, ces inventeurs, ces personnes assez folles pour imaginer que l'on puisse voler, nous aussi. J'aimais contempler les mers de nuages, j'aimais traverser les cieux, découvrir cent paysages, faire le tour du monde en moins de 80 heures.
Mais sans rentrer (trop longuement) dans les détails, il se trouve que j'ai eu une expérience assez traumatisante il y a quelques années. Ça a commencé par une odeur de brûlé, sur un vol Paris-Los Angeles, alors que nous étions encore au-dessus de l'Atlantique. Un feu s'était déclaré dans le cockpit, après “un court-circuit dans le système de dégivrage”. L'équipage ayant mit un certain temps à l'éteindre, une fissure s'était formée sur le parre-brise de l'appareil.
Une fissure de 30 centimètres sur le parre-brise de l'avion, à 10 000 mètres d'altitude, et à 1000 km / heure.
Nous commençons notre descente
Ça a fini par un atterrissage forcé, dans un aéroport de tourisme, au Canada. Sous la neige.
Rien dans les médias (si ce n'est une brève sur France Info, et bien sûr pas mal de reportages dans les journaux locaux).
J'ai découvert ce jour là deux choses :
• Les tobogans de l'avion peuvent servir à quelque chose (en l'occurrence, c'était le meilleur moyen de faire descendre les passagers, dans un aéroport qui ne comptait dans ses infrastructures aucune échelle suffisamment grande).
• Le moyen de transport connu pour être le plus sûr du monde n'était pas infaillible, et je pouvais moi me trouver dans un appareil, à voir des passagers prier et des hôtesses pleurer juste avant un atterrissage.
Ce qui n'est pas rassurant, croyez-moi.
C'était il y a quelques années, et pendant tout ce temps, j'ai eu peur de l'avion. Les vols que j'effectuais ensuite se passaient globalement bien, mais je rêvais souvent de crashs ou de problèmes techniques en plein ciel. Je me souviens d'un cauchemar en particulier ou je prenais soudainement conscience que le plancher de l'appareil dans lequel je me trouvais avait disparu, et que tous les passagers avaient les jambes dans le vide.
Faire du ciel le plus bel endroit de la terre
Ce genre de rêves là.
Des rêves un peu angoissants, disons.
Alors que je m'intéressais à la communication, j'ai découvert que les pubs pour les compagnies aériennes mettaient rarement en avant la rapidité de leurs appareils. L'avion, pourtant trois fois plus rapide que le train, n'était pas mis en avant. Souvent, on le faisait même disparaître totalement.
En parlant de plancher d'avion, et de publicité, Airbus s'est aujourd'hui fait plaisir, en imaginant l'avion du futur. Un avion avec un toit transparent.
De quoi faire rêver, pour le coup.
Ma vie en l'air
En attendant, je crois que j'ai de moins en moins peur. Ce récent voyage à New-York, par exemple, s'est très bien passé. Je ne suis pas particulièrement fan des turbulences, ou du décollage et de l'atterrissage. Chaque bruit suspect éveille immédiatement une inquiétude plus ou moins contrôlée. Mais plus ça va, plus je me fais une raison.
Un jour, peut-être, je prendrai l'avion en étant tout à fait serein.
Et celui-ci volera peut-être à 15 000 mètres d'altitudes, et à 3 000 km à l'heure. Avec un toit transparent.
Mais si quelqu'un pouvait inventer la télé-transportation indolore d'ici là, ça m'arrangerait.
Merci.
Salut Basile,
RépondreSupprimerSympathique petit article !
Je pense que ce ted talk (http://www.youtube.com/watch?v=8_zk2DpgLCs) serait un très bon complément ;)
A+
Jibou
Excellent, merci.
RépondreSupprimerC'est normal, ta peur de l'avion est justifiée. Moi, je ne sais pas si j'ai peur de l'avion, vu que je ne l'ai jamais pris. Voilà, voilà! :-D
RépondreSupprimerOui, c'est une bonne façon de ne pas avoir peur.
RépondreSupprimerMais je te souhaite malgré tout de le prendre un jour, en espérant que tu ne profites que des aspects positifs de cette expérience ! :)