Accéder au contenu principal

Une ville debout


Me voici à New-York, pour quelques jours. Je prends le temps de découvrir – ou de redécouvrir - cette ville, qui a la particularité de « se tenir debout », comme l’écrivait Céline. J’arpente ses rues, en prenant conscience que l’on marche beaucoup, à New-York, je traverse ses ponts, je monte dans ses taxis, dans ses rames de métro.

Quelques instants marquants, dans le désordre :
Le Moma, ses œuvres connues, reconnues, dispatchées les unes à côté des autres, sans grande cohérence chronologique. Étrange impression d’errer dans les couloirs d’un musée qui rassemble confusément des monuments de l’art, des icônes bien familières. Van Gogh côtoyant Picasso, Henri Rousseau, Paul Cézanne, ou encore Buren. Léger malaise en voyant les visiteurs se prendre en photo devant les Demoiselles d’Avignon, avec le flash, comme ils le feraient devant je-ne-sais quelle façade touristique. Il y a des choses qui ne se font pas.

Une promenade dans Central Park, des écureuils, des joggers, des flics américains buvant leur café au petit matin, tout ça dans une ambiance bien particulière, qui ne m’est pas tout à fait étrangère.
Et puis aussi Time Square, de nuit, avec toute cette lumière, tous ces gens.

Une soirée à la terrasse d’un café sympathique de Brooklyn, sur la Bedford Avenue. Avec le soleil qui se couche sur Manhattan, de l’autre côté de la baie. Des discussions importantes, avec un ami qui m’est cher.
Des collègues, traversant l’un des grands axes new-yorkais, s’arrêtant pour prendre une photo, au beau milieu du passage piétons, comme il est nécessaire de le faire. Le décor planté : les buildings jaillissant vers le ciel, les regards des touristes tournés vers ces sommets, les taxis jaunes, les quidams new-yorkais absorbés à l’objet immédiat de leur vie, la fumée s’échappant du trottoir.

Des réunions, des conférences, des trajets, des rencontres.

Seul dans une chambre d’hôtel, à regarder CNN à 6 heures du matin. Vont-ils parler de Strauss Kahn ? Que vont-ils en dire ? Ils en parlent, mais brièvement ; juste histoire de rappeler que les Français ont une mentalité si différente, entre un sujet sur le Yémen et un sur l’état de l’économie américaine.

J’aime New-York, peut-être un peu comme j’ai aimé Venise. Ces villes dont on a tant parlé, qui ont été décrites, dépeintes, filmées, des milliers de fois, et qui continuent d’être surprenantes, habitées, et vivantes. Ces villes que l’on peut appréhender différemment à chaque fois. Ces villes éminemment dépaysantes

Commentaires

  1. Toujours bien, la référence à LF Céline de la "ville debout"..

    Bob Dylan dans l'une de ses premières chanson parle de sa fascination pour le mouvement inversé des gratte-ciels montés à l'assaut du ciel et des gens qui s'engouffrent dans le métro ( dans Talkin' New York )
    "People going down to the ground, buildings going up to the sky.."

    J'ai écrit un petit texte/ poème sur New York, ça peut t’intéresser http://www.poisson-rouge.info/2011-05/michigan-avenue/

    On en reparle, ton blog est cool
    Marc

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

L'image parle d'elle-même

35 % des Français interrogés par TNS Sofres  (en juin 2012) affirment avoir déjà posté plus de 100 photos en ligne. Un chiffre parmi d'autres, bien sûr, mais qui illustre assez bien notre époque : celle de la prééminence de l'image . La photographie avait déjà une place de choix dans les années 1980 ou 1990, c'est certain, mais elle est devenue une pièce maîtresse de la conversation .  L'image, élément de langage Comme le souligne très justement André Gunthert dans cet article  (que je vous recommande) : “ pour la première fois de son histoire, la photographie traditionnelle est devenue une pratique de niche au sein d'un univers plus vaste, structuré par les mobiles et les réseaux sociaux : l'image communicante ”. Et de rappeler qu'en France, en 2011, il se vendait 4,6 millions d'appareils photographiques (deux fois plus qu'à la fin des années 1990) contre 12 millions de smartphones. Le mobile et les réseaux sociaux sont de fait les...

Remplacer “Week-End” par un mot français

T ous les lundis, on trouve des gens pour se plaindre . Et tous les vendredis, des gens pour se réjouir. C'est devenu habituel, commun, systématique. Des sites ont même été créés dans cet esprit.  http://estcequecestbientotleweekend.fr par exemple. Bien entendu, il y a des exceptions . Il y a des gens qui ne travaillent pas, ou des gens qui travaillent à temps partiel, voire des gens qui travaillent uniquement le week-end. Cela étant, on retrouve quand même ce rythme, éternel.  Ce qui est assez fou, quand on y pense, c'est que depuis le temps, personne n'a été capable en France de trouver un nom pour désigner le week-end . On utilise ce terme 150 fois par an, dans nos conversations, sans chercher à le remplacer par une expression made in France .  Bientôt le SamDim “Fin de semaine”, la traduction littérale de “week-end” désigne finalement le jeudi et le vendredi, dans le langage courant. Il faut donc trouver autre chose :  Je pr...

Savez-vous ce qu'est un kakemphaton ?

C ultivons-nous un peu, si vous le voulez bien. Nous passons nos journées à nous stalker  les uns les autres, à regarder des photos, à suivre l'actualité, à tel point que nous finissons par oublier d'apprendre. C'est important, pourtant, d'apprendre . Savez-vous, par exemple, ce qu'est un kakemphaton ? Je présume que non, en m'excusant par avance auprès de mes lecteurs les plus érudits, qui pouffent et s'exclament en eux-mêmes : "bien sûr, qui donc ignore ce qu'un kakemphaton est ?" avant de délaisser ce blog pour se replonger dans la Critique de la Raison Pratique.  Maladresse littéraire Le kakemphaton est une figure de style. Ce nom vient du grec " kakos " ("mauvais, laid") et " emphaton " ("parole"). Elle désigne "la rencontre de sons d'où résulte - involontairement - un énoncé ridicule, déplaisant, ou - volontairement - tendancieux".  En gros, c'est lorsque de g...