Autrefois (si vous saviez comme j’aime commencer de cette façon, alors que je n’ai pas 25 ans), il fallait retenir les numéros de téléphone par cœur ; ou posséder un carnet, éventuellement, et l’emporter toujours avec soi. J’ai quelques restes de cette époque ancienne : certains numéros sont inscrits à l’encre indélébile dans ma mémoire. Dix chiffres, à chaque fois, pour lesquels il était nécessaire de trouver un moyen mnémotechnique, une cohérence, une suite logique.
Mémoriser ces numéros ne rimerait à rien aujourd’hui. Les smartphones sont là pour organiser nos carnets d’adresse, les synchroniser, les ordonner. Une photographie de la personne que l’on souhaite appeler nous aide à la reconnaître en un coup d’œil, sans effort. La mémoire n’intervient plus directement dans le processus d’appel téléphonique.
Mots de passe et codes secrets
Comme quoi, le progrès, c’est bien.
Mais le progrès, c’est aussi Facebook, Twitter, Gmail, iTunes, LinkedIn, Foursquare et tous ces autres sites qui exigent des utilisateurs des mots de passe. On peut utiliser le même, bien entendu, pour chacun de ses comptes. Mais souvent, - parce que ça s’est fait progressivement, qu’on a voulu changer un peu, ou simplement pour des raisons de sécurité -, on possède plusieurs mots de passe. Je suis sûr que certains ont même un mot de passe différent pour chacun de leurs comptes.
Pour le coup, il vaut mieux avoir une bonne mémoire.
Un mot de passe. Ça nous paraît naturel, mais ça ne l’est pas nécessairement. C’est un concept (comme celui de codes secrets) : une formule magique qui ouvre l’accès à des espaces réservés, personnels, confidentiels. Un abracadabra miraculeux qui révèle en un instant le contenu d’une boite mail.
Dis-moi ton mot de passe, je te dirai qui tu es
Un mot de passe n’est pas toujours un mot, d'ailleurs. Ça peut être une suite de lettres, de chiffres et de symboles, sans cohérence a priori. Ou un nom propre. Ou encore le mot d’une langue étrangère. Ça peut être à peu près tout, et n’importe quoi.
C’est ce que j’aime bien, d’ailleurs, avec ces fameux passwords.
Bien plus intéressants que les simples codes pin, indispensables pour se connecter à ces smartphones qui ont fait disparaître de nos mémoires les numéros de téléphone.
Maux de mémoire
Une récente analyse de Daniel Amitay, un développeur américain, listait les codes les plus courants. Ainsi, sur plus de 200 000 combinaisons prises en compte, les dix séries de chiffres les plus utilisées sont les suivantes :
1234
0000
2580
1111
5555
5683
0852
2222
1212
1998
“La plupart des mots de passe les plus utilisés suivent des formules classiques, comme le fait d’enchaîner 4 chiffres identifiques, de monter ou de descendre le long du clavier (pour le 2580 et le 0852), de répéter des chiffres…”, explique Slate, qui reprend ses propos.
Cela met en lumière les problèmes rencontrés par nombre d’utilisateurs en terme de mémorisation. Les mots de passe finiront bien par disparaître un jour. Quand l’identification se fera par des techniques biométriques (analyse de l’empreinte digitale, via un écran tactile, ou analyse oculaire, via Facetime par exemple…), ces formules magiques deviendront totalement obsolètes. Les mots de passe n'auront été que des mots de passage.
En attendant, je vous laisse sur cette vidéo, assez hypnotique, qui présente pas moins de 25727 mots de passe :
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