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Articles

Affichage des articles du mars, 2011

Une bouteille à la mer

Un jeune adolescent a récemment découvert, sur une plage de Russie, une bouteille contenant un message écrit vingt-quatre ans plus tôt. Ce fait divers* a été repris par plusieurs journaux français aujourd’hui. Avec le témoignage du jeune homme : “peu de gens sont assez chanceux pour trouver une lettre dans une bouteille”. Le message ne contenait en lui-même rien de très intéressant, mais le fait qu’il ait ainsi voyagé au travers des mers pour finalement échouer et être enfin découvert, lui donne une teinte particulière.  Toujours est-il que cette phrase m’a interpellé : “peu de gens sont assez chanceux pour trouver une lettre dans une bouteille”. Le concept de « bouteille à la mer » prend un sens nouveau avec la simplification de la correspondance. Des centaines de milliers d’e-mails s’échangent chaque seconde. Chacun reçoit des messages dans son « inbox », quotidiennement. Rares sont les plates-formes de communication qui n’intègrent pas de boite mail. Les réseaux sociaux ont leu

Alice

Chute libre

C 'est tellement simple de se laisser aller à la mélancolie, de plonger tranquillement dans le spleen d'un soir de printemps. Il suffit d'un peu de musique, d'une atmosphère, d'une pensée. Je pose la tête contre la vitre du bus, je regarde les gens passer, j'observe Paris dans le soleil couchant. Je pense aux personnes que je ne vois pas assez, à celles que je ne vois plus, ou à celles que j'aimerais connaître davantage. Je me laisse envahir par tout ce qui peut m'amener à ressentir ce blues familier . Ce n'est pas un état de tristesse, à proprement parler. Ni une lassitude. Encore moins un désespoir. C'est plutôt comme si je laissais couler des sentiments jusque là retenus, ou contenus. Parfois on regarde les choses telles qu'elles sont en se demandant pourquoi. Parfois on les regarde telles qu'elles pourraient être en se disant pourquoi pas.  Comme si je faisais une chute infinie, incontrôlée. Mais surtout, une chute libre .

Je vis une époque de ma vie

L ’une des difficultés du personal branding , je trouve, c’est qu’une même personne peut tout à fait être amenée à changer sensiblement au cours de sa vie. La vie elle-même n’est pas un long fleuve tranquille. J’ai beau être encore jeune, quand, certains soirs, je laisse la nostalgie me plonger dans un état de mélancolie avancé, quand je songe à ma vie passée , j’entrevois plusieurs phases, plusieurs époques. Cela vaut d’ailleurs pour ma vie personnelle, comme pour la société toute entière. Il y a quinze ans, certains regardaient Nulle Part Ailleurs , le soir, sur Canal +. Aujourd’hui, ces mêmes regardent peut-être Le Grand Journal . Et je ne prends que cet exemple, tout en ayant conscience que la société a connu de plus importantes évolutions ces dernières années. Évolutions dont je parle souvent, sur ce blog.   Tiens, justement, il fut un temps où je n’avais pas de blog. Un temps où, sur Internet, je me connectais à   Caramail , au lieu d'explorer Twitter, Google, ou Facebook.

Amitiés facebookiennes

S ur Facebook, ne pas avoir d'amis, c'est ne pas exister. La solitude est proscrite, la misanthropie déconseillée. Être seul sur un réseau social correspond à une situation anormale . Le compte solitaire est immédiatement considéré inactif, donc inutile. “Je veux qu'on me distingue ; et pour le trancher net, l 'ami du genre humain n'est point du tout mon fait”. Molière Alceste n'a pas le droit de cité. Cyrano non plus. Tous amis. Plus ou moins.  Au rythme où cela va, le monde comptera dans quelques temps un milliard d'amis facebookiens. Puis deux, trois, quart milliards d'amis. Comme on le sait, les réseaux sociaux consacrent avant tout les liens faibles . La camaraderie, en somme. J'ai moi-même conscience de ne pas avoir 500 vrais amis. Ça ferait beaucoup. Mais tout de même.  Tu veux être mon ami ?  D 'autant que l'amitié se gère sur les plates-formes communautaires. Une étude menée par l'université écossaise d'Edimbo

Lundi matin

Se représenter la vie future

I l est particulièrement difficile de se figurer la vie de nos ancêtres .  Une vie sans eau courante, sans électricité. Il y a quelques générations à peine pourtant, les toilettes étaient au fond du jardin, et il fallait aller chercher l'eau au fond du puits. On s'éclairait à la bougie. Pour illuminer les rues, il fallait qu'un allumeur de réverbères soit présent matin et soir.  Le téléphone existait tout juste. Il n'y avait pas de télévision, pas d'ordinateur, pas d'Internet. Pas de machines à laver. Pas de micro-ondes. Un jour, ce sera notre tour. Nous sommes les ancêtres des générations futures . Notre vie actuelle sera probablement aussi difficile à imaginer. Pourtant, tout paraît si simple aujourd'hui. Cuisiner, se laver, se divertir… La vie domestique est beaucoup moins laborieuse qu'auparavant. Demain est un autre jour Comment sera l'habitation du futur ? Moins énergivore, sans doute. Connectée, sûrement . Les murs seront tactiles, réac

Le web est-il une voie sans issue ?

T oute entreprise qui songe à développer une approche sur les médias sociaux doit commencer par se poser une question fondamentale : “Pourquoi investir ces espaces communautaires ?”. Cet impératif,  je l'ai entendu des centaines de fois, de la part des blogueurs, des spécialistes, des consultants en communication . Je l'ai lu partout, décliné de différentes façons :  Avant toute chose, il faut savoir ce qui motive une stratégie sur les plates-formes communautaires. Ne surtout pas y aller parce que c'est à la mode. Se fixer des objectifs, en amont. Considérer la question avec sérieux . D'une certaine façon, cela va de soi. Et ce qui vaut pour les entreprises vaut en partie pour les particuliers. Qui crée un blog doit avoir une idée derrière la tête . Il semble évident que le Web Social impose la mise en place de stratégies. Et bien entendu,  toute stratégie mérite réflexion .  “Il faut savoir ce qu'on veut, et que l'on veut  quelque chose” Nietzsche.  C'es

À la première personne

Il ne faut pas que j'abandonne sur ce blog le ton que je prenais auparavant. J'ai le sentiment, ces derniers temps, que je m'efface un peu, en optant bien souvent pour des billets généraux qui abordent des sujets assez peu  personnels , finalement. Des sujets qui me concernent, bien sûr, puisque je me suis intéressé ces dernières semaines à l'avenir, à l'e-réputation, aux nouvelles technologies, à la condition humaine,  aux médias sociaux, à la communication, à Brassens, aux geeks, à Victor Segalen.  Mais, par exemple, j'ai récemment pris conscience que je délaissais souvent, et de plus en plus, le “je” . Je ne sais pas très bien pourquoi. Peut-être suis-je mal à l'aise avec le narcissisme que présuppose le fait même de tenir un blog. Il y a déjà Facebook, Twitter, Viadeo, Linkedin, Foursquare, et j'en passe. Ça fait déjà pas mal d'occasions de mettre en avant ma personne. Avec Internet aujourd'hui, on la ramène sans cesse . C'est sans do

New Generation

J e fais partie de la génération Y. Je m'en suis rendu compte assez tardivement, pour être tout à fait sincère. Je ne connaissais pas ce terme, auparavant. Je me demande même si je ne l'ai pas découvert lorsque je travaillais à L'Atelier BNP Paribas. Peut-être quelques temps plus tôt.  Généalogie  Pour ceux qui ne savent pas encore ce que c'est, il suffit de faire un tour sur Internet. On y apprend que toutes les personnes nées entre la fin des 1970s et le milieu des 1990s appartient à cette fameuse génération . Ça fait pas mal de monde, donc. Plus de 15 % de la population européenne en 2015. Et ce qui est plus intéressant : plus de 40 % des actifs en France à cette date. Cette génération - également connue sous l'appellation digital natives - a quelques singularités :  • Elle n'a pas connu la Seconde Guerre Mondiale, ni la Guerre Froide.  •Elle n'a pas connu le monde sans le Sida.  •Elle a vu apparaître et se généraliser les ordinateurs personnels, les tél

The world's most typical person

Intelligence humaine artificielle

Bien souvent, lorsque l'on songe à un avenir fait de robots , sans se poser davantage de questions, et en se fondant sur les images que l'on a en tête à l'évocation de ce terme, on commence par imaginer des machines humanisées . De la même façon que l'on pense à un "petit bonhomme vert" quand on imagine instinctivement un extra-terrestre. Un robot, pour le sens commun, c'est ça : Humains, trop humains Pourtant, les machines les plus innovantes, et qui ont suscité le plus d'usages ces dernières années, sont des outils qui ne prennent en aucune façon la forme humaine. Ni les robots ménagers, ni les smartphones, ni les ordinateurs, n'ont l'apparence des hommes. En 1984, Steve Jobs avait laissé le Macintosh se présenter lui-même , certes. Mais d'un point de vue général, les robots, tels qu'ils existent aujourd'hui ne sont pas humanoïdes. Dans leur écrasante majorité, ils n'ont même  rien d'humain . Alors que nous vivons

These boots are made for walking

L'e-réputation mérite réflexion

L 'e-réputation est aujourd'hui un sujet galvaudé, qui se trouve toujours au centre des questions que se posent les entreprises, dans la définition de leurs stratégies online. Les consultants, spécialistes, et autres experts des réseaux sociaux développent tout un argumentaire sur l'image que l'on doit donner sur Internet, et sur la façon d'y parvenir . Pourquoi autant d'analyses, autant d'infographies, autant d'outils consacrés à ce sujet ?  L'e-réputation, question existentielle C'est sans doute que la question de l'e-réputation est une question existentielle , au sens propre. C'est-à-dire une question  d'existence . Nicole Aubert, professeur à l'ESCP, et Claudine Haroche, directrice de recherche au CNRS, sociologue et anthropologue (*), ne s'y trompent pas, dans leur ouvrage  Les Tyrannies de la visibilité, Être visible pour exister ?   aux éditions Erès .  Dans un article paru dans  Le Monde  du lundi 21 février, voilà c