Accéder au contenu principal

Les ombres de ma vie parcourue


Il arrive un moment, dans la vie, où l'on prend soudain conscience que cela commence à faire un certain temps. Du jour au lendemain, ou presque, on découvre que telle histoire d'amitié dure depuis bientôt dix ans, par exemple. Dix ans. Jusque là, quand on n'avait qu'une vingtaine d'années d'existence, rien n'était jamais trop pérenne. 

Progressivement, on mesure le temps qui passe. Il y a des personnes que je connaissais à une autre époque de leur vie. J'ai des images - des photos, des vidéos, ainsi que des souvenirs - qui me permettent de me figurer leur vie d'alors.

Depuis des années

Il y a des gens avec qui j'échange depuis quatre ans sur Twitter. Un jour, je dirai peut-être : “il y a des gens avec qui j'échange depuis quarante ans sur Twitter” (combien aurai-je de followers à ce moment là ? - je n'ose y penser).

Cela commence à faire un certain temps que je vis à Paris - même si j'ai passé quelques temps à Lille, au cours de mes études. Je connais ces rues, ces boulevards que j'arpente jour après jour. Je suis passé des centaines, voire des milliers de fois à certains endroits. J'ai été dans ces jardins, je me suis assis à la terrasse de ces cafés, j'ai déjeuné dans ces restaurants, j'ai bu dans ces bars, j'ai ri et pleuré dans ces salles de cinéma.


Je repense souvent à ce clip génial de Kylie Minogue, et je m'imagine ces autres moi, ces Basile âgés de 6, 12, 15, 18 et 24 ans, marchant à mes côtés. 

Alter ego

Fantômes de moi-même, images jamais archivées de ma propre personne, passée par ici, repassée par là. Ce sont les ombres de ma vie parcourue.


Sur le Pont Neuf j'ai rencontré
L'ancienne image de moi-même
Qui n'avait d'yeux que pour pleurer
De bouche que pour le blasphème”. 

Avec Instagram, je peux aujourd'hui figer certaines images entr'aperçues. Cela change un peu la donne. Avec ce blog, je peux relire certaines impressions passées. Revivre certaines histoires. Mais aucun outil technologique ne remplacera jamais le simple souvenir qui revient, au détour d'un boulevard, un soir de printemps, sans prévenir.

Et heureusement.


Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Puisqu'il faut vivre avec

J e ne sais même pas par où il faudrait commencer. Ce n'est finalement pas simple d'écrire face à une situation inédite, imprévisible, surprenante, historique. J'ai plutôt l'habitude de décrire ici de petits aspects du quotidien, de partager des réflexions personnelles, sans grande prétention. Soudain, le monde s'écroule. Tenir un blog en pleine crise sanitaire mondiale apparaît quelque peu illusoire.  J'écrivais pourtant, sur ce même blog, il y a plusieurs années maintenant, ce sentiment de vivre depuis ma naissance le temps des crises perpétuelles . J'entendais parler depuis toujours - du moins était-ce mon sentiment - de crise. Crise de l'éducation nationale, crise du travail, crise identitaire, crise de l'hôpital, crise écologique bien sûr, crise migratoire, crise économique, j'en passe et des meilleurs. La crise était devenue la norme. Et c'est de nouveau le cas, il me semble. Nous vivons l'époque d'une crise continue.

Ni pour, ni contre, bien au contraire

C ela fait un moment qu'aucun mot n'a été écrit sur ce blog. Les années passent. Je perds cette - bonne - habitude. Plus globalement, je partage moins mes pensées, mes envies, mes doutes sur les médias sociaux. J'ai un peu du mal à me positionner dans les débats quotidiens, un peu du mal à entrer dans l'arène des polémiques diverses, des controverses incessantes. Je n'ai plus envie ni d'être pour, ni d'être contre. Je ne réclame ni la démission d'untel, ni ne m'emballe pour le respect de la présomption d'innocence.  Je rêve de nuance, de précision, d'intelligence, de juste mesure. Je rêve de discussions, de conversations, où l'on prend autant de l'autre qu'on ne contribue soi-même à faire avancer une juste cause. Les duels exacerbés, systématiques, m'usent peu à peu. J'imagine que je ne suis pas le seul dans cette situation, à contempler sans mot dire les violentes échauffourées des plateformes sociales. Le temps de la jou

Derrière les mots et les images des médias sociaux

J amais il n'y avait eu de si longues périodes de silence sur mon blog. Aucun post depuis février. Je crois que j'avais besoin de prendre un peu de recul. De m'interroger aussi sur ma présence en ligne. Allez savoir si c'est l'âge - le mien, d'ailleurs, ou celui d'Internet - ou autre chose encore : mais on finit par se poser des questions sur ces mots qu'on donne à lire. C'est sans doute à force de consulter les plateformes sociales. Toutes ces images, ces vidéos, ces sourires affichés, qu'on voit quotidiennement. En sachant aussi ce qu'ils cachent. C'est notre époque : nous possédons des outils de plus en plus performants pour communiquer, mais ce que nous communiquons est souvent loin de ce qui nous anime véritablement. Souvent loin de ce que nous sommes. En résulte sans doute parfois un certain mal-être, qui est compensé par ces mêmes outils numériques nous offrant des solutions de méditation ou des cures de sommeil. C'est la montr