Avec les beaux jours - que l'on attend toujours, mais enfin bon… - les travaux commencent à Paris. On entend le bruit du marteau-piqueur en se rendant au bureau, le matin. On voit se dresser les échafaudages, et se former des nuages de poussière que de rares rayons de soleil traversent parfois. Il se trouve que ce sujet prend un sens particulier pour moi, car des travaux de ravalement de la façade de mon immeuble ont été initiés ces dernières semaines ; et qu'un hasard malencontreux a fait que le mur de mon appartement s'est partiellement effondré.
Ce dimanche, j'ai donc utilisé la pelle et la balayette pour nettoyer ces fracas de pierre et de bois, dans ma chambre à coucher, avant de ranger minutieusement tous les objets attenants au mur fragilisé, mur qui va être refait à neuf prochainement. Un grand rangement de printemps, en somme, imposé par les circonstances.
“On ne met pas son passé dans sa poche ; il faut avoir une maison pour l'y ranger”. Sartre
Comme à chaque fois, je me retrouve là, assis, avec des musiques que je connais bien, à trier des affaires du passé. Je vois défiler des livres de mes études déjà lointaines, des mots, des ouvrages fichés, des babioles, et des photos, par dizaines…
Et j'ai l'impression que ça me fait toujours le même effet. J'ai déménagé plusieurs fois, je suis allé dans différentes villes, j'ai rangé ma vie à de maintes reprises (lire ce billet), et je me reprends toujours la même baffe nostalgique.
C'est assez violent.
Il paraît que les médecins vous conseillent de mettre de l'ordre dans vos affaires pour vous annoncer votre mort prochaine. Je ne sais pas si c'est réellement la meilleure recommandation que l'on puisse faire à un malade. Ce n'est pas anodin, de se confronter à son passé.
Disons que je vis ça comme un ravalement de moi-même. Il y a quelques éboulements, mais a priori dans quelques temps la façade sera refaite, et les fondations seront plus solides. Je pourrai reprendre une activité normale, en étant même un peu plus serein, peut-être.
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