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Sous la pluie, l'espoir

Le 22 juillet dernier, la veille de mes 25 ans, un Norvégien, parfaitement inconnu, décidait d'abattre froidement 69 de ses compatriotes qui s'étaient réunis pour un camp d'été sur une île proche d'Oslo ; à bout portant, il a ainsi tué de sang froid des jeunes travaillistes, la plupart âgés de 15 ou 16 ans, jeunes femmes et jeunes hommes, pour la simple raison que ces derniers ne partageaient pas ses convictions politiques. 8 personnes, un peu plus tôt, étaient déjà mortes dans les explosions des bombes posées dans la capitale norvégienne.

Comble de l'horreur, au cours de son procès qui a commencé ces derniers jours, le meurtrier (que je ne parviens pas à qualifier), a plaidé “non coupable”, affirmant que ces attaques “contre les traitres à la patrie” visaient à éviter que le multiculturalisme et “l'invasion musulmane” ne se propagent en Europe.



Hier, à midi, 40 000 Norvégiens se sont rassemblés, bravant la pluie, près du tribunal où le criminel est jugé. Face à sa barbarie, ils ont entonné d'une même voix Barn av regnbuen (“les enfants de l'arc-en-ciel”), une chanson qu'il dit ne pas supporter, car, selon lui, elle conditionnerait la jeunesse norvégienne.

C'est ainsi que, sous plusieurs milliers de parapluies, un chœur a repris ce refrein : “Dites à tous les enfants, et dites à tous les parents : nous avons une chance de partager l'espoir sur la terre”.



Je regardais hier cette vidéo, sans pouvoir m'empêcher de penser à tous ces jeunes innocents, morts pour rien, sur une île de cauchemar, par une belle journée d'été, la veille de mes 25 ans.

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