Accéder au contenu principal

Into the wild, ou presque

Ce week-end, je me mets au vert ; quoique la nature n'est plus très verte, en cette fin de mois de novembre. Disons plutôt que je vais à la campagne, dans le sud-ouest, loin de Paris. Respirer l'air froid, marcher sur des chemins de terre, traverser les plaines automnales. Craquent les feuillent mortes, brûlent les feux de bois. Faire un pas de côté. Profiter d'un vrai week-end. Repos soldat. J'en ai besoin.

Enfin, je dis ça, mais j'aurais sans doute un œil sur mon téléphone portable, malgré tout. On ne sait jamais. Je veux dire par là que mon exil volontaire de la sphère parisienne est loin d'être semblable à celui décrit dans l'un des romans que je lis en ce moment : Dans les forêts de Sibérie, où l'auteur (Sylvain Tesson) se retranche en solitaire dans une cabane perdue au milieu de nulle part, près d'un lac gelé, pendant plusieurs mois.

Mais dans le fond, ce n'est qu'une question de degré. Au sens propre du terme d'ailleurs. Je pars bien moins longtemps, je me déconnecte moins, je m'isole moins, et je greloterai incontestablement moins. Il n'y aura pas d'ours, mais les oies des fermes voisines. 
C'est déjà ça.

Les pigeons parisiens finissaient par me lasser.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Derrière les mots et les images des médias sociaux

J amais il n'y avait eu de si longues périodes de silence sur mon blog. Aucun post depuis février. Je crois que j'avais besoin de prendre un peu de recul. De m'interroger aussi sur ma présence en ligne. Allez savoir si c'est l'âge - le mien, d'ailleurs, ou celui d'Internet - ou autre chose encore : mais on finit par se poser des questions sur ces mots qu'on donne à lire. C'est sans doute à force de consulter les plateformes sociales. Toutes ces images, ces vidéos, ces sourires affichés, qu'on voit quotidiennement. En sachant aussi ce qu'ils cachent. C'est notre époque : nous possédons des outils de plus en plus performants pour communiquer, mais ce que nous communiquons est souvent loin de ce qui nous anime véritablement. Souvent loin de ce que nous sommes. En résulte sans doute parfois un certain mal-être, qui est compensé par ces mêmes outils numériques nous offrant des solutions de méditation ou des cures de sommeil. C'est la montr

Puisqu'il faut vivre avec

J e ne sais même pas par où il faudrait commencer. Ce n'est finalement pas simple d'écrire face à une situation inédite, imprévisible, surprenante, historique. J'ai plutôt l'habitude de décrire ici de petits aspects du quotidien, de partager des réflexions personnelles, sans grande prétention. Soudain, le monde s'écroule. Tenir un blog en pleine crise sanitaire mondiale apparaît quelque peu illusoire.  J'écrivais pourtant, sur ce même blog, il y a plusieurs années maintenant, ce sentiment de vivre depuis ma naissance le temps des crises perpétuelles . J'entendais parler depuis toujours - du moins était-ce mon sentiment - de crise. Crise de l'éducation nationale, crise du travail, crise identitaire, crise de l'hôpital, crise écologique bien sûr, crise migratoire, crise économique, j'en passe et des meilleurs. La crise était devenue la norme. Et c'est de nouveau le cas, il me semble. Nous vivons l'époque d'une crise continue.

Pourquoi j'aime la Poésie

J e ne saurais expliquer comment m'est venue l'envie d'apprendre par cœur des poèmes, quand j'avais une dizaine d'années. Bien sûr, il y avait des livres chez moi. Des bibliothèques qui accordaient une place non négligeable à la poésie. Bien sûr, j'aimais ces recueils, qui s'ouvraient d'eux-mêmes aux pages les plus précieuses, offrant ces mots qui disaient tout  en disant  peu . " Il faut peu de mots pour dire l'essentiel ". Bien sûr, j'avais la chance d'avoir, à portée de la main, Aragon, Baudelaire, Éluard, Reverdy ou Rimbaud. Et puis, il y avait mon arrière-grand-père, cet héritage culturel transmis dès le plus jeune âge. Ce Victor Segalen dont je pouvais parcourir les ouvrages originaux. Pour sentir ce papier proche d'un papyrus, soigneusement plié entre deux plaques de bois fines que tenait jointes un ruban. Ça aide, d'avoir ainsi dès l'enfance une admiration pour l'écriture. Et une raison supplémentaire