Quelques jours de repos. Je commence à comprendre pourquoi je n'arrive plus tellement à écrire. Trop de choses s'agitent en moi. "Je sens vibrer en moi toutes les passions d'un vaisceau qui souffre / Le bon vent, la tempête et ses convulsions/ Sur l'immense gouffre". Je ressens un vertige, qui me donne une certaine nausée. Je veux tout déverser, faire le vide, et m'allonger la tête dans la neige, face au ciel. Au soleil. Un grand soleil d'hiver. Tout ce que la vie comporte d'angoisses ! La complexité des choses, la frayeur et la tristesse des gens. Les peuples sont aujourd'hui effrayés. L'actualité est désespérante, et le dire devient une banalité, ce qui me désespère encore plus.
Il faudrait que tout le monde se taise pour une fois. Une semaine sans paroles. Sans bruits. Où chacun se console en appréciant le silence. Mais le repos est perçu comme une mort, dans la société humaine. Lorsque l'on souffle, lorsque l'on "expire", lorsque l'on ferme les yeux, c'est pour mourir. Pour vivre il faut agir jusqu'à l'épuisement. Qu'importe, voilà qu'un souffle nouveau me revigore. Julie vient me voir. Elle me prend la main. Et nous allons nous allonger ensemble dans les pâquerettes.
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