Accéder au contenu principal

À quoi ça tient

Il faut si peu pour changer un monde, une vie. Quand on sait qu'une décision - même celle qui semble prise librement - découle toujours d'une suite d'accidents, de causes diverses, parfois incongrues. Il suffit de songer à tous ceux qui s'aiment, avec la force d'une évidence ; à quoi tient leur rencontre ? Au hasard, et à rien d'autre. 

J'aime bien l'idée de ces petits riens, de ces menus événements, qui forgent une destinée. Un simple regard échangé, et c'est toute une vie qui s'en trouve changée. Tout ne tient qu'à presque rien. En prendre conscience, c'est mesurer que la chance peut nous sourire au moment où l'on s'y attend le moins. C'est aussi se rendre compte qu'on peut accomplir de grandes ambitions.

Les courbures de Valéry

Une nouvelle fois sur ce blog, je vais citer Paul Valéry : "Il y a certaines courbures dans la fibre du temps de la vie qui conduisent insensiblement de l'impossible au réel et de l'inconcevable à l'accompli". Je vous laisse relire deux fois cette phrase. J'aime cette image ; ces "courbures" me font penser aux représentations de l'univers, aux trajectoires des comètes modifiées par tel astre qu'elles croisent, au détour d'une galaxie. Elles filaient pourtant à vive allure, dans le cosmos. Fières et sûres d'elles. Et voici qu'elles changent de direction.

Sans doute faut-il être attentif à ces presque-riens qui peuvent changer notre destin. Être éveillé. "Avoir l'œil qui regarde bien". Pour ne pas laisser passer sa chance. Pour saisir l'instant. Mais surtout, il faut comprendre que ça ne tient pas à grand chose. Les paresseux en tireront l'idée qu'il faut se laisser porter au fil de l'eau. Les besogneux qu'il est nécessaire de soigner le moindre détail, car tout peut devenir crucial. 

J'en tire la simple idée que le monde, dans sa complexité, n'est fait que de petits riens, accumulés.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Puisqu'il faut vivre avec

J e ne sais même pas par où il faudrait commencer. Ce n'est finalement pas simple d'écrire face à une situation inédite, imprévisible, surprenante, historique. J'ai plutôt l'habitude de décrire ici de petits aspects du quotidien, de partager des réflexions personnelles, sans grande prétention. Soudain, le monde s'écroule. Tenir un blog en pleine crise sanitaire mondiale apparaît quelque peu illusoire.  J'écrivais pourtant, sur ce même blog, il y a plusieurs années maintenant, ce sentiment de vivre depuis ma naissance le temps des crises perpétuelles . J'entendais parler depuis toujours - du moins était-ce mon sentiment - de crise. Crise de l'éducation nationale, crise du travail, crise identitaire, crise de l'hôpital, crise écologique bien sûr, crise migratoire, crise économique, j'en passe et des meilleurs. La crise était devenue la norme. Et c'est de nouveau le cas, il me semble. Nous vivons l'époque d'une crise continue.

Ni pour, ni contre, bien au contraire

C ela fait un moment qu'aucun mot n'a été écrit sur ce blog. Les années passent. Je perds cette - bonne - habitude. Plus globalement, je partage moins mes pensées, mes envies, mes doutes sur les médias sociaux. J'ai un peu du mal à me positionner dans les débats quotidiens, un peu du mal à entrer dans l'arène des polémiques diverses, des controverses incessantes. Je n'ai plus envie ni d'être pour, ni d'être contre. Je ne réclame ni la démission d'untel, ni ne m'emballe pour le respect de la présomption d'innocence.  Je rêve de nuance, de précision, d'intelligence, de juste mesure. Je rêve de discussions, de conversations, où l'on prend autant de l'autre qu'on ne contribue soi-même à faire avancer une juste cause. Les duels exacerbés, systématiques, m'usent peu à peu. J'imagine que je ne suis pas le seul dans cette situation, à contempler sans mot dire les violentes échauffourées des plateformes sociales. Le temps de la jou

Derrière les mots et les images des médias sociaux

J amais il n'y avait eu de si longues périodes de silence sur mon blog. Aucun post depuis février. Je crois que j'avais besoin de prendre un peu de recul. De m'interroger aussi sur ma présence en ligne. Allez savoir si c'est l'âge - le mien, d'ailleurs, ou celui d'Internet - ou autre chose encore : mais on finit par se poser des questions sur ces mots qu'on donne à lire. C'est sans doute à force de consulter les plateformes sociales. Toutes ces images, ces vidéos, ces sourires affichés, qu'on voit quotidiennement. En sachant aussi ce qu'ils cachent. C'est notre époque : nous possédons des outils de plus en plus performants pour communiquer, mais ce que nous communiquons est souvent loin de ce qui nous anime véritablement. Souvent loin de ce que nous sommes. En résulte sans doute parfois un certain mal-être, qui est compensé par ces mêmes outils numériques nous offrant des solutions de méditation ou des cures de sommeil. C'est la montr