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Articles

Affichage des articles du juin, 2013

Besoin de moins

D e temps en temps, il faut savoir s'arrêter, prendre quelques jours de repos à la campagne . Se mettre au vert, tout simplement. Si l'on y réfléchit bien, de quoi avons-nous besoin, sinon d'un livre, d'un fauteuil, d'un peu de temps devant soi et de tranquillité ? La joie sur Terre tient à quelques objets du quotidien, finalement.  À l'instant où je vous parle, je comprends parfaitement l'hésitation de Bilbo le Hobbit, quand l'aventure vient le tirer de son bonheur discret. Pourquoi partir à l'encontre des obstacles, des trolls, des chemins boueux, des ogres, du Mordor, quand on vit paisiblement dans une maison douillette, au coin du feu ? Presque rien De quoi avais-je besoin, moi ? De moins.  J'avais besoin de petits riens, de détails, de miettes de vie, de souvenirs, de plaisirs silencieux, de repas de famille, d'herbe, de forêt, d'oiseaux. De ciel bleu, aussi, mais enfin bon, ce n'était probablement pas l'

Beaucoup de gens ne comprennent encore rien aux Médias Sociaux

À force de passer sa vie - personnelle et professionnelle - dans l'univers formidable des réseaux sociaux, on finit par oublier que notre familiarité avec ces “nouveaux médias” n'est pas partagée par toute la population. Pour beaucoup, encore, Twitter demeure un mystère, LinkedIn également, et je ne parle pas de Pinterest ou d'Instagram. Certes, plus d'un internaute sur deux, en France, est inscrit sur Facebook ; mais nombreux sont ceux qui, par exemple, ne comprennent pas du tout ce qu'y font les marques. Ils ne savent pas qu'il existe des Pages dédiées aux entreprises, ne maîtrisent pas toutes les subtilités des likes et du taux d'engagement, n'ont jamais entendu le mot “hashtag” au cours de leur vie. Le Temps de Comprendre Il ne faut pas oublier cette réalité. Au risque de faire systématiquement naître, sur le visage de ses interlocuteurs quotidiens, le même air circonspect, la même incompréhension. J'ai été à plusieurs mariages

Twitter et Télévision : un Avenir Commun ?

T ous les chiffres concordent, ceux des conférenciers, comme ceux des cabinets d'études ou ceux des journalistes. Le phénomène tend même à se renforcer, ces derniers mois : sur Twitter, on commente beaucoup ce qui passe à la télévision.  Il faut dire que les responsables des chaînes ont rapidement compris l'intérêt qu'ils avaient à encourager les internautes à participer à leurs émissions. Le CSA a bien tenté, un moment, d' interdire le mot “Twitter” à la télévision  - car Twitter est aussi une marque, comme Facebook, et que la loi est stricte sur ce point depuis 1992. Mais la proscription a vite été bafouée : ça devenait ridicule de parler par métonymie, à la longue. Surtout pour les chaînes d'info en continu qui passent le plus clair de leur temps à lire les tweets des autres. Les graines du Poulailler  Désormais, c'est Open Bar . Les journalistes et les présentateurs TV ne lésinent plus. Du "Twitter" par ici, du "tweet"

Au Cabaret-Vert

C inq heures du soir Depuis huit jours, j'avais déchiré mes bottines Aux cailloux des chemins. J'entrais à Charleroi. - Au Cabaret-Vert : je demandai des tartines De beurre et du jambon qui fût à moitié froid. Bienheureux, j'allongeai les jambes sous la table Verte : je contemplai les sujets très naïfs De la tapisserie. - Et ce fut adorable, Quand la fille aux tétons énormes, aux yeux vifs, - Celle-là, ce n'est pas un baiser qui l'épeure ! -  Rieuse, m'apporta des tartines de beurre, Du jambon tiède, dans un plat colorié, Du jambon rose et blanc parfumé d'une gousse D'ail, - et m'emplit la chope immense, avec sa mousse Que dorait un rayon de soleil arriéré.  Arthur Rimbaud

Du Bonheur, matin, midi et soir

P lusieurs fois, ces dernières années, je me suis senti réellement, profondément, heureux . Ces moments où l'on se met à sourire sans raison, comme ça, dans la rue. Ces soirs où l'on s'endort sereinement, sans se poser la moindre question, en quelques secondes. Vous avez envie de chanter et de danser, quand vous prenez le bus, de courir à perdre haleine, d'embrasser le premier (ou la première) venu(e), de vivre nu(e) à la campagne, de faire un festin de rois, de voyager en montgolfière. Le problème, avec la vie Le bonheur vous surprend, par son importance. Il vous emporte, littéralement. Vous comble de joie, d'allégresse. Plus rien ne peut à ce moment là vous arriver . Vous devenez en quelque sorte invincible, et c'est un sentiment des plus agréables. Le problème, avec la vie, c'est que le contraire existe également . On peut se prendre de sacrées baffes, au détour d'une discussion, ou d'un diagnostic. On peut tomber malade, on peut

Le Vieillard et les trois jeunes Hommes

U n octogénaire plantait. Passe encor de bâtir ; mais planter à cet âge ! Disaient trois jouvenceaux, enfants du voisinage ; Assurément il radotait. Car, au nom des Dieux, je vous prie, Quel fruit de ce labeur pouvez-vous recueillir ? Autant qu'un patriarche il vous faudrait vieillir. À quoi bon charger votre vie Des soins d'un avenir qui n'est pas fait pour vous ? Ne songez désormais qu'à vos erreurs passées : Quittez le long espoir et les vastes pensées ; Tout cela ne convient qu'à nous. - Il ne convient pas à vous-mêmes, Repartit le Vieillard. Tout établissement Vient tard et dure peu. La main des Parques blêmes De vos jours et des miens se joue également. Nos termes sont pareils par leur courte durée. Qui de nous des clartés de la voûte azurée Doit jouir le dernier ? Est-il aucun moment Qui vous puisse assurer d'un second seulement ? Mes arrière-neuveux me devront cet ombrage :  Eh bien défendez-vous au Sage

Le Premier Vrai Réseau Social

F acebook était le premier réseau social au sens fort, du moins le pensiez-vous . Plus d'un milliard d'utilisateurs, ça en jette forcément. Et puis vous commenciez à connaître la formule consacrée : si Facebook était un pays, ce serait l'un des premiers au monde au regard de sa population. Ensuite, il y a eu un film, The Social Network , dont le titre était pour le moins équivoque. Dans un deuxième temps, vous avez commencé à vous poser deux ou trois petites questions : est-ce qu'un réseau où l'on se connecte avant tout   à ses amis de longue date, et à sa famille, peut véritablement être considéré comme un réseau social, à part entière ? Rien de bien révolutionnaire, finalement, s'il s'agit d'entrer en communication avec des proches. Le téléphone ou l'email le permettaient déjà amplement. C'était juste assez pratique de pouvoir échanger des photos et des nouvelles, plus facilement. Vous avez alors découvert Twitter. Là, ça commençait

L'ombre d'un rêve

N e dites pas : la vie est un joyeux festin ; Ou c'est d'un esprit sot ou c'est d'une âme basse. Surtout ne dites point : elle est malheur sans fin ; C'est d'un mauvais courage et qui trop tôt se lasse. R iez comme au printemps s'agitent les rameaux, Pleurez comme la bise ou le flot sur la grève, Goûtez tous les plaisirs et souffrez tous les maux ; Et dites : c'est beaucoup et c'est l'ombre d'un rêve Jean Moréas

Mes premiers lecteurs

Ç a faisait longtemps que je ne m'étais pas mis à écrire aussi tard, sur ce blog que je tiens depuis tant d'années . Je me souviens du film The Social Network  où Marc Zuckerberg se met à écrire furieusement en rentrant de soirée sur son site personnel, en vidant plusieurs bières, avant de lancer un projet génial qui est à l'origine de Facebook . Alors oui, c'est un film, donc c'est sans doute romancé, mais j'aime bien penser à cette scène. Je ne m'identifie pas plus que ça - je ne suis pas assez geek, sans doute, et pas assez génial, aussi -, mais ce sont ces images qui me reviennent à l'esprit . Et puis vous êtes là, vous tous. Vous êtes sur le net, comme moi, ce soir, pour diverses raisons. Voilà que vous me lisez. Ça me va . J'ai envie d'écrire tous les mots qui me viennent, de coucher sur le papier toutes les idées qui me passent par la tête. Je prends la première image sur laquelle je tombe, sur Pinterest , et c'est ain

Ton Souvenir

T on souvenir est comme un livre bien aimé,  Qu'on lit sans cesse, et qui jamais n'est refermé, Un livre où l'on vit mieux sa vie, et qui vous hante D'un rêve nostalgique, où l'âme se tourmente. Je voudrais, convoitant l'impossible en mes vœux, Enfermer dans un vers l'odeur de tes cheveux ; Ciseler avec l'art patient des orfèvres Une phrase infléchie au contour de tes lèvres ; Emprisonner ce trouble et ces ondes d'émoi Qu'en tombant de ton âme, un mot propage en moi ; Dire quelle mer chante en vague d'élégie Au golfe de tes seins où je me réfugie ; Dire, oh surtout ! tes yeux doux et tièdes parfois Comme une après-midi d'automne dans les bois ; De l'heure la plus chère enchâsser la relique, Et, sur le piano, tel soir mélancolique, Ressusciter l'écho presque religieux D'un ancien baiser attardé sur tes yeux. Albert Samain illustration : Hair Portrait par Behance.