Facebook était le premier réseau social au sens fort, du moins le pensiez-vous. Plus d'un milliard d'utilisateurs, ça en jette forcément. Et puis vous commenciez à connaître la formule consacrée : si Facebook était un pays, ce serait l'un des premiers au monde au regard de sa population. Ensuite, il y a eu un film, The Social Network, dont le titre était pour le moins équivoque.
Dans un deuxième temps, vous avez commencé à vous poser deux ou trois petites questions : est-ce qu'un réseau où l'on se connecte avant tout à ses amis de longue date, et à sa famille, peut véritablement être considéré comme un réseau social, à part entière ? Rien de bien révolutionnaire, finalement, s'il s'agit d'entrer en communication avec des proches. Le téléphone ou l'email le permettaient déjà amplement. C'était juste assez pratique de pouvoir échanger des photos et des nouvelles, plus facilement.
Vous avez alors découvert Twitter. Là, ça commençait à être franchement autre chose. Vous avez mis un peu le temps, au début, pour bien comprendre comment cela fonctionnait, et à quoi cela servait concrètement. Mais vous avez vite perçu la différence fondamentale.
Twitter est un réseau ouvert, qui vous permet de discuter avec de parfaits inconnus. Des inconnus que vous trouvez intéressants, et que vous pouvez commencer à suivre, pour apprendre à les connaître et construire une nouvelle relation.
Les limites des réseaux sociaux actuels
Twitter est un réseau ouvert, qui vous permet de discuter avec de parfaits inconnus. Des inconnus que vous trouvez intéressants, et que vous pouvez commencer à suivre, pour apprendre à les connaître et construire une nouvelle relation.
Les limites des réseaux sociaux actuels
Mais il y avait encore quelques problèmes, malgré tout. Si l'on accorde à l'expression réseau social une réelle attention, si on lui prête une grande ambition, on mesure assez vite les deux grandes limites de Twitter (et croyez-moi, je suis un grand fan de ce réseau, donc ce n'est pas facile de faire cette concession aujourd'hui) :
- Première limite : Sur Twitter, on est rattrapé par une habitude bien humaine, naturelle et par conséquent inévitable : on suit plus facilement celles et ceux qui nous ressemblent. Ça s'appelle l'homophilie, ce phénomène. J'ai toutes les chances de me mettre à suivre des semblables, des alter ego : c'est-à-dire des Parisiens qui partagent certaines de mes convictions, certains de mes goûts, etc.
- Seconde limite : Twitter est une plateforme de conversations et donc fondée sur la langue. Cette seconde contrainte renforce la première : un vrai réseau social où je ne peux raisonnablement pas échanger le moindre mot avec un Turc ou un Suédois n'est pas un vrai réseau social, a priori.
Une seconde… Qu'est-ce que je viens de dire, moi ? Que Twitter n'était pas un vrai réseau social.
Non, je ne peux pas dire ça. Disons que c'est beaucoup plus un réseau social que Facebook, déjà. Mais pas encore Le Premier Vrai Réseau Social. Qui est encore à inventer.
Le changement arrive par l'image
La bonne nouvelle, c'est que le progrès est obstiné, il s'entête, il revient à la charge ces dernières années. Notamment avec les plateformes de seconde génération, comme Instagram, Pinterest ou Vine. Qu'ont-elles toutes en commun ? Elles sont construites pour donner une place essentielle à l'image.
Or, ce n'est pas un hasard. Leur succès récent correspond à notre époque. Sur ces médias sociaux-là, à la différence des précédents, la frontière de la langue saute. Tout le monde peut comprendre le langage de l'image. C'est la raison pour laquelle il est nécessaire de suivre de très près le développement de ces plateformes. La donne change, de nouveau. Les cartes sont rebattues.
Tout le monde peut comprendre le langage de l'image.
Toutes les limites ne sont pas encore tombées. Sur Pinterest aussi on a plutôt tendance, a priori, à se rapprocher de ceux qui nous ressemblent, notamment. Ceux qui partagent les mêmes goûts, la même culture visuelle.
Mais le chemin est ouvert, et les choses s'accélèrent.
Comme vous le savez peut-être, Pinterest a lancé hier soir une nouvelle étape dans son développement en France (à lire juste ici). La campagne “épingler, c'est partager !” valorise plusieurs internautes français influents, comme Petit Poulou dont les boards méritent le détour (je vous les conseille fortement).
On se dirige tout doucement vers le premier vrai réseau social. Il sera sans doute inspiré de tous les autres, accordera une place prépondérante à l'image - ou intégrera un module de traduction immédiate performant -, invitera chacun à découvrir son prochain, mais aussi de nouvelles cultures, de nouveaux horizons (sans délaisser pour autant le local, le semblable, mais en lui donnant une place moins exclusive, peut-être).
Ça arrive, je vous dis. Et ça changera tout, de nouveau.
Comme vous le savez peut-être, Pinterest a lancé hier soir une nouvelle étape dans son développement en France (à lire juste ici). La campagne “épingler, c'est partager !” valorise plusieurs internautes français influents, comme Petit Poulou dont les boards méritent le détour (je vous les conseille fortement).
On se dirige tout doucement vers le premier vrai réseau social. Il sera sans doute inspiré de tous les autres, accordera une place prépondérante à l'image - ou intégrera un module de traduction immédiate performant -, invitera chacun à découvrir son prochain, mais aussi de nouvelles cultures, de nouveaux horizons (sans délaisser pour autant le local, le semblable, mais en lui donnant une place moins exclusive, peut-être).
Ça arrive, je vous dis. Et ça changera tout, de nouveau.
Bonjour,
RépondreSupprimerMerci pour les informations je suis sûr qu'Arthur Rimbaud serai connecté "Il faut être absolument moderne". Bonne journée