J'aime de temps en temps penser aux souvenirs qui restent. On vit plusieurs centaines de milliers d'heures dans une vie. Pourtant, seuls quelques moments déterminés demeurent. Du haut de mes 33 ans, mises bout à bout, les heures de mes souvenirs ne forment pas une semaine. J'ai vécu tant d'histoires, tant d'événements, et si peu viennent s'ancrer dans ma mémoire malgré tout.
Il y a les souvenirs qu'on ne choisit pas. Les moments d'émotions fortes provoqués par des accidents, des imprévus, des malheurs soudains. Ces souvenirs auxquels, pour le coup, on n'aime pas trop songer ; mais qui sont bien là, et qui nous accompagneront désormais jusqu'au bout sans doute. Lorsque la vie nous échappe, qu'on ne peut que subir ce qui advient.
Il y a de l'autre côté les souvenirs dont on est la cause première. Ce qu'on a accompli nous-mêmes. Ce qu'on a imaginé puis réalisé. [Lire : accomplir pour s'accomplir]. Ce qui reste, par la force des choses. Ça peut être une création, artistique par exemple. Ça peut être aussi un voyage à l'autre bout du monde. Ou encore une soirée, des vacances, une sortie que l'on a organisée.
Quand, certains jours, je veux gagner une bataille contre "cet obscur ennemi qui [nous] ronge le cœur", à savoir le temps, je me mets à l'ouvrage. Je pense à faire quelque chose, et pourquoi pas même n'importe quoi, qui me reste en mémoire. Je me réveille de cette routine quotidienne. J'écris à quelqu'un qui compte, j'organise une sortie, je pars à l'aventure. Pourvu qu'il en reste une image. Pourvu que cette heure - à première vue anodine - puisse rejoindre et prolonger la semaine de mes souvenirs.
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