Accéder au contenu principal

La semaine de mes souvenirs


J'aime de temps en temps penser aux souvenirs qui restent. On vit plusieurs centaines de milliers d'heures dans une vie. Pourtant, seuls quelques moments déterminés demeurent. Du haut de mes 33 ans, mises bout à bout, les heures de mes souvenirs ne forment pas une semaine. J'ai vécu tant d'histoires, tant d'événements, et si peu viennent s'ancrer dans ma mémoire malgré tout. 

Il y a les souvenirs qu'on ne choisit pas. Les moments d'émotions fortes provoqués par des accidents, des imprévus, des malheurs soudains. Ces souvenirs auxquels, pour le coup, on n'aime pas trop songer ; mais qui sont bien là, et qui nous accompagneront désormais jusqu'au bout sans doute. Lorsque la vie nous échappe, qu'on ne peut que subir ce qui advient. 

Il y a de l'autre côté les souvenirs dont on est la cause première. Ce qu'on a accompli nous-mêmes. Ce qu'on a imaginé puis réalisé. [Lire : accomplir pour s'accomplir]. Ce qui reste, par la force des choses. Ça peut être une création, artistique par exemple. Ça peut être aussi un voyage à l'autre bout du monde. Ou encore une soirée, des vacances, une sortie que l'on a organisée.

Quand, certains jours, je veux gagner une bataille contre "cet obscur ennemi qui [nous] ronge le cœur", à savoir le temps, je me mets à l'ouvrage. Je pense à faire quelque chose, et pourquoi pas même n'importe quoi, qui me reste en mémoire. Je me réveille de cette routine quotidienne. J'écris à quelqu'un qui compte, j'organise une sortie, je pars à l'aventure. Pourvu qu'il en reste une image. Pourvu que cette heure - à première vue anodine - puisse rejoindre et prolonger la semaine de mes souvenirs.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Puisqu'il faut vivre avec

J e ne sais même pas par où il faudrait commencer. Ce n'est finalement pas simple d'écrire face à une situation inédite, imprévisible, surprenante, historique. J'ai plutôt l'habitude de décrire ici de petits aspects du quotidien, de partager des réflexions personnelles, sans grande prétention. Soudain, le monde s'écroule. Tenir un blog en pleine crise sanitaire mondiale apparaît quelque peu illusoire.  J'écrivais pourtant, sur ce même blog, il y a plusieurs années maintenant, ce sentiment de vivre depuis ma naissance le temps des crises perpétuelles . J'entendais parler depuis toujours - du moins était-ce mon sentiment - de crise. Crise de l'éducation nationale, crise du travail, crise identitaire, crise de l'hôpital, crise écologique bien sûr, crise migratoire, crise économique, j'en passe et des meilleurs. La crise était devenue la norme. Et c'est de nouveau le cas, il me semble. Nous vivons l'époque d'une crise continue.

Ni pour, ni contre, bien au contraire

C ela fait un moment qu'aucun mot n'a été écrit sur ce blog. Les années passent. Je perds cette - bonne - habitude. Plus globalement, je partage moins mes pensées, mes envies, mes doutes sur les médias sociaux. J'ai un peu du mal à me positionner dans les débats quotidiens, un peu du mal à entrer dans l'arène des polémiques diverses, des controverses incessantes. Je n'ai plus envie ni d'être pour, ni d'être contre. Je ne réclame ni la démission d'untel, ni ne m'emballe pour le respect de la présomption d'innocence.  Je rêve de nuance, de précision, d'intelligence, de juste mesure. Je rêve de discussions, de conversations, où l'on prend autant de l'autre qu'on ne contribue soi-même à faire avancer une juste cause. Les duels exacerbés, systématiques, m'usent peu à peu. J'imagine que je ne suis pas le seul dans cette situation, à contempler sans mot dire les violentes échauffourées des plateformes sociales. Le temps de la jou

Derrière les mots et les images des médias sociaux

J amais il n'y avait eu de si longues périodes de silence sur mon blog. Aucun post depuis février. Je crois que j'avais besoin de prendre un peu de recul. De m'interroger aussi sur ma présence en ligne. Allez savoir si c'est l'âge - le mien, d'ailleurs, ou celui d'Internet - ou autre chose encore : mais on finit par se poser des questions sur ces mots qu'on donne à lire. C'est sans doute à force de consulter les plateformes sociales. Toutes ces images, ces vidéos, ces sourires affichés, qu'on voit quotidiennement. En sachant aussi ce qu'ils cachent. C'est notre époque : nous possédons des outils de plus en plus performants pour communiquer, mais ce que nous communiquons est souvent loin de ce qui nous anime véritablement. Souvent loin de ce que nous sommes. En résulte sans doute parfois un certain mal-être, qui est compensé par ces mêmes outils numériques nous offrant des solutions de méditation ou des cures de sommeil. C'est la montr