Rien n'est plus naturel, quand on se trouve confronté deux fois à la même situation, que de se préparer à ce que les circonstances se reproduisent une troisième, puis une quatrième fois. J'ai été maltraité, je le serai encore. J'ai échoué, j'échouerai encore. J'ai été abandonné, trompé, quitté, dupé, c'est donc que le destin me réserve cette fatalité. Combien de fois ai-je entendu ce discours ?
C'est, à mon sens, une erreur. Il ne faut jamais tirer les conclusions a priori. Ni tracer les traits avant que les points n'existent. Tant que tous les événements n'ont pas eu lieu, les relier les uns aux autres relève de la folie. C'est ce que souligne Steve Jobs dans son célèbre discours de Stanford : “you can't connect the dots looking forward; you can only connect them looking backwards”.
Ce n'est pas parce que vous êtes tombé dix fois que vous tomberez une onzième fois. [Lire : l'éternel retour du poisson rouge, à ce sujet.] Ce n'est pas parce que vous n'avez jamais réussi à faire quelque chose que vous êtes condamné à l'échec. Il faut se tourner résolument vers l'avenir en sachant que tout peut changer. Avoir confiance en ce qui vient. “You have to trust that the dots will somehow connect in your future. You have to trust in something - your gut, destiny, life, karma, whatever”, expliquait le créateur d'Apple. “This approach has never let me down, and it has made all the difference in my life”.
Point important : connecter les événements entre eux a posteriori permet de donner du sens ; de comprendre la façon dont les choses se sont déroulées. De tirer certaines leçons du passé, ce qui - pour le coup - est essentiel. Tant que vous ne commencez pas à faire des projections stériles sur ce que la vie vous réserve ensuite, et que vous n'oubliez pas que tout peut advenir. Tirer des leçons de l'avenir : voilà ce qui ne rime à rien. Et pour une raison simple : il se réinvente sans cesse.
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