Je prends le Thalys tous les quinze jours, environ, pour me rendre en Allemagne. Bien souvent, sur le quai, il y a ces couples enlacés. Le train part dans cinq minutes, mais il est encore temps d'embrasser ces lèvres, de plonger son regard dans ces yeux, de serrer contre soi ce corps aimé. Les derniers mots, les derniers gestes, le dernier moment de tendresse avant la séparation géographique.
Il faudrait des wagons dédiés aux amoureux qui se retrouvent ainsi seul, brutalement, pour un temps, en laissant l'être cher sur le quai de la gare. Des wagons spécifiques, avec des mouchoirs blancs, pour sécher les larmes, des cartes postales pré-remplies, et - bien sûr - une connexion haut-débit pour continuer d'échanger avec la personne que l'on aime.
Loin des yeux
Les relations à distance sont une réalité pour ma génération. Combien, parmi mes amis, se sont déjà retrouvés dans cette situation ? Séparés provisoirement de l'être aimé, se retournant en désespoir de cause sur des applications comme Skype ou Whatsapp. Applications qui, certes, rendent la vie plus facile, mais qui ne permettent pas de combler le manque physique. Et pour cause.
Durex a lancé sa propre application pour sous-vêtements vibrants à distance.
Dans la grande tendance des “objets connectés”, il y a de plus en plus de sous-vêtements vibrants, massants, que l'on peut activer à distance via une application iPhone. Mashable en a fait un article, récemment ("Connected Underwear Will Turn You On").
Bien entendu, il y a distance, et distance. Avoir la possibilité de retrouver son amant(e) en une heure ou deux, ce n'est pas la même chose que de vivre une relation entre, par exemple, San Francisco et Moscou. Tout est une question de rythme, de temps entre deux instants de retrouvailles. Une question de temps. Une question de patience.
L'attente amoureuse
Dans une relation à distance, on attend. On attend le moment où, enfin, on retrouvera la personne que l'on aime. Or, quand on attend, on est amoureux. Ce n'est pas moi qui le dit, c'est Roland Barthes, qui s'y connaissait en amour. Et si, pour une raison ou pour une autre, on cesse d'attendre, c'est que la relation à distance perd son sens.
Dans la communication, le thème des relations à distance est souvent mis en avant. Adtimes pourrait nous faire un dossier sur le sujet. On pense bien sûr à toutes les publicités d'Apple, pour vendre ses différents appareils (et notamment iPhones) qui permettent, via FaceTime, de se voir, en direct, depuis l'autre bout du monde.
Se toucher à distance
On pense également à la campagne de Thalys, dont je parlais justement pour ouvrir ce billet. Et que, personnellement, j'aime beaucoup. Ce n'est pas un hasard si cette compagnie met en avant les relations à distance dans sa communication. Ce n'est pas juste parce que l'amour fait vendre. C'est aussi probablement parce que cela correspond à une réalité de notre époque.
Un jour, peut-être, on pourra “se toucher” à distance. Plusieurs projets, d'ores et déjà, vont en ce sens. Le progrès technologique finira par nous offrir cette possibilité. L'avenir, avant, c'était de se voir et de se parler tout en se trouvant à des milliers de kilomètres l'un de l'autre. L'avenir, désormais, c'est peut-être de pouvoir se sentir et de se palper, à cette même distance.
En attendant que cela devienne une réalité, je vous laisse sur cette chanson de Miossec, de circonstances.
En attendant que cela devienne une réalité, je vous laisse sur cette chanson de Miossec, de circonstances.
love the song=)
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