Je me souviens d'avoir lu, il y a quelques années, sur la quatrième de couverture d'un livre de Hannah Arendt (je crois qu'il s'agissait de La crise de la culture), la phrase suivante :
“L'homme se tient sur une brèche, dans l'intervalle entre le passé révolu et l'avenir inconnaissable. Il ne peut s'y tenir que dans la mesure où il pense, brisant ainsi, par sa résistance aux forces du passé infini et du futur infini, le flux du temps indifférent”.
Je ne sais pas très bien ni comment ni pourquoi j'ai retenu cette phrase, mais je repense souvent à cette image : celle d'un homme se tenant, et évoluant, sur une brèche. Comme si vivre le présent consistait à avancer en funambule, à chercher un équilibre entre nostalgie et espoir.
Ce passé qui ne passe pas…
À trop pencher d'un côté, on tombe. Comme ces personnes sincèrement persuadées que c'était mieux avant, et regrettant un âge d'or à jamais disparu.
J'en rencontre assez souvent, et s'ensuivent de longues discussions, où je m'efforce de nuancer autant que possible ce point de vue désespérant. Cela se termine la plupart du temps par une phrase de mon interlocuteur, que je commence à connaître : “c'est normal, quand on est jeune, de croire que l'on peut réinventer le monde”. Phrase qui me convient tout à fait, d'ailleurs - j'espère simplement être jeune le plus longtemps possible.
Cet avenir qui ne vient pas…
D'un autre côté, il y a un risque à se tourner exclusivement vers l'avenir, en étant convaincu que ce sera mieux demain, que tout reste à venir, que le futur est tout à fait réjouissant. Aucune nostalgie, pour le coup, chez les personnes qui partagent ce sentiment, car pour elles, le passé ressemble à ça :
Mais il est tout autant absurde de projeter l'âge d'or dans un temps à venir, que de rester attaché à une époque lointaine, comme les personnages du dernier Woody Allen. Le problème reste le même, fondamentalement.
Pour conclure, donc, une simple phrase : l'âge d'or, c'est mal. Du passé, il faut tirer des souvenirs, et si possible des souvenirs heureux. Quant à l'avenir, il ne faut pas se contenter de l'attendre, ou de l'espérer. Il faut le réinventer.
Pour conclure, donc, une simple phrase : l'âge d'or, c'est mal. Du passé, il faut tirer des souvenirs, et si possible des souvenirs heureux. Quant à l'avenir, il ne faut pas se contenter de l'attendre, ou de l'espérer. Il faut le réinventer.
"Ce passé qui ne passe pas", "cet avenir qui ne vient pas..." c'est joli. Et aussi "le temps indifférent".
RépondreSupprimerDu passé peut venir l'expérience, et le futur contenir les rêves... du point de vue de l'intensément présent...
RépondreSupprimerHave a good time...
Merci pour ces commentaires ! :)
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