Passent les jours, et passent les semaines. Cette étrange sensation d'avoir déjà vécu une centaine de fois ce retour de l'automne. J'ai déjà envie de sortir le radiateur du placard. De ranger mes vêtements d'été sous le lit et de m'emmitoufler dans des pulls chauds et des écharpes soyeuses.
Ça vient super vite, cette envie d'infusion, de plaid, de série à deux sous la couette. En même temps, viennent ces impressions familières, ces parfums, cette atmosphère automnale. Ces lumières, quand le soir tombe plus tôt et que les phares des voitures et des feus tricolores dansent autour des passants. Si seulement Rimbaud ou Verlaine étaient encore là pour mettre les mots sur ces sensations-là.
Suis-je bête ? Ils sont encore là :
"Et l'air a l'air d'être un soupir d'automne,
Tant il fait doux par ce soir monotone".
Paul Verlaine
Je mesure aujourd'hui à quel point cette saison m'a souvent inspiré des billets. Un automne jonché de tâches de rousseur. Un automne dont on sent les prémices. Un automne où tout semble en suspension.
Sans parler bien sûr de ce billet où je cite Rostand : un triste beau jour de septembre.
Je sais, d'avance, qu'en marchant ce soir, je vais revivre ce concert d'émotions diverses, que mes sens vont de nouveau se trouver dans l'ébullition des feuilles mortes, de la brise, de la pluie fine, des flaques et de la douce mélancolie.
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