On ne sait jamais très bien quels mots vont venir s'imposer à l'esprit, puis aux doigts qui pianotent sur le clavier. Je crois que mes meilleurs billets de blog sont ceux qui sont nés progressivement, par plusieurs pensées successives, autour d'un thème qui me tenait à cœur. J'aime malgré tout, de temps en temps, me confronter sans réfléchir à la page blanche et laisser venir les premières phrases qui surgissent dans ma conscience. Librement.
Bonne conscience
La conscience. La mienne, et celle des autres. J'y pensais ces derniers jours, dans le métro, dans le bus, dans la rue. Derrière ces regards, ces visages inconnus, il y avait une multitude de consciences, de pensées diverses, de préoccupations variées. C'est le sujet de l'âme, qui me fascinait tant quand j'étais tout juste adolescent.
"On peut tout fuir, sauf sa conscience", Stefan Zweig
Ce mystère intemporel : ce qui fait que je pense, moi, de telle façon et non d'une autre. Cette impression unique de vivre à la première personne.
Comment les choses seraient, si j'étais à la place d'un(e) autre ? C'est une question qui peut rapidement devenir obsédante. Se retrouver, comme dans le film Being John Malkovich dans la peau d'une personne qui n'est pas "moi". J'ai été nourri pendant des années par la série "Code Quantum", dont c'est le principe directeur.
À chaque drame, il est commun d'avoir ce réflexe, finalement universel : et si c'était moi, qui m'étais retrouvé dans cet avion-là, ou sur le Pont de Londres, ou dans la foule du 14 juillet 2016, à Nice ? Et si c'était moi, qui étais en quarantaine, pendant l'épidémie d'Ebola ?
En conscience
En conscience
Adopter un point de vue historique rend les choses encore plus vertigineuses : et si je me retrouvais, moi, dans les tranchées de Verdun, en 1916 ? Ou sur la plage de Dunkerque, en mai 1940 ? Ou encore à bord du Titanic, à quelques heures de l'impact ? Et si j'étais né un siècle plus tôt ? La liste des événements vécus par tant d'autres est infinie.
C'est l'un des ressorts principaux de la littérature. Provoquer des frissons, en plaçant le lecteur à la place du narrateur, en empathie totale avec ce qu'il ressent.
C'est l'un des ressorts principaux de la littérature. Provoquer des frissons, en plaçant le lecteur à la place du narrateur, en empathie totale avec ce qu'il ressent.
"Chacun est enfermé dans sa conscience, comme dans sa peau", Arthur Schopenhauer
Des milliards de consciences, sur Terre. Des milliards et des milliards de songes, d'espoirs, de doutes, de pensées, de chimères. J'aime avoir conscience de tout ça, en tout cas. Penser à tout ce qui se passe de l'autre côté de ces visages et de ces regards. Ou à tout ce qui s'est passé, pour toutes ces personnes aujourd'hui disparues.
par moment je me sens enfermée ,prisonnière de ce corps ,je sais intuitivement ,mes cellules savent ce qui s'est passé peut être avant , peut être après ,alors comment être conscient ,tant les évènements brouillent les pistes ????
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