Oui, l'eau paraît froide quand on y plonge le pied, tout d'abord. De loin, sur la plage, la mer nous semblait pourtant séduisante. On s'en rapprochait le cœur léger, en foulant le sable, certain d'y trouver une fraîcheur revigorante. Mais c'est moins facile, à présent que l'on sent la froideur de l'eau ; à présent que l'on voit les vagues de près qui montent jusqu'aux genoux.
Dans la vie, il arrive souvent qu'on soit d'abord attiré par une situation, un changement, du renouveau. En s'en rapprochant, cela devient de plus en plus excitant, tentant. Puis, quand on initie ce changement bel et bien, on en perçoit soudain les limites, et il peut arriver qu'on hésite, ou qu'on regrette.
Je n'étais pas si mal, finalement, sur ma serviette, au soleil, sur le sable chaud. J'avais mon bouquin, mes lunettes noires, mes amis. J'avais la paresse, l'allégresse, le plaisir de savourer les vacances. À présent je suis dans une position moins agréable, dans l'eau qui m'assaille, de plus en plus haut, qui refroidit tout mon être.
Ce qu'il faut savoir faire, j'en suis convaincu, c'est décider. Si vous décidez un jour d'initier un changement, quel qu'il soit, sachez courir vers l'océan, et y plonger pleinement. La prudence peut vous inviter à mouiller votre nuque et vos avant-bras. Mais immédiatement après cela, allez-y d'un coup, sans attendre, sans craindre, mais en sachant que ce sera un énorme kiff une fois que vous serez complètement immergé.
Quand enfin vous pourrez nager, sentir l'eau salée sur votre peau et à la commissure de vos lèvres. Quand vous éprouverez la liberté, dans ce qu'elle a de plus beau, de plus précieux au monde. Quand vous pourrez étendre vos bras, vos jambes, et vous détendre par la même occasion. Puis sortir de nouveau pour vous allonger sur votre serviette, et sécher dans la tiédeur douce du soleil.
Le bonheur est rarement dans la transition.
Il faut savoir y aller, d'un coup d'un seul.
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