Ce soir, je retrouve ma copine, après vingt jours de séparation. Vingt jours, loin, l'un de l'autre, elle à New-York, moi à Paris. Vingt jours : un laps de temps qui peut paraître à la fois assez court, ou considérablement long, en fonction de ce à quoi on le compare ; en fonction, aussi, de la façon dont les jours passent. Le temps, on le sait, est une valeur relative.
Je viens de terminer La Passante du Sans-Souci, de Joseph Kessel (1936). Une histoire d'amour magnifique, qui peut faire pleurer un lecteur sensible, en tout cas l'émouvoir. J'ai dévoré ce roman en 48 heures. L'attente y tient une place singulière. J'ai déjà écrit, sur ce blog, ce que cela signifiait, aux yeux de Roland Barthes : quand on attend, c'est qu'on est amoureux. Et j'ai pu le mesurer une nouvelle fois, ces dernières semaines.
Après vingt jours, je la retrouve enfin. Beaucoup de couples connaissent bien ces séparations régulières, plus ou moins prolongées. J'ai pu le constater lorsque j'ai écrit ce billet de blog sur les relations à distance.
Quand l'attente prend fin, on retrouve une joie première. On a le cœur léger. On se prépare comme un adolescent, pour son premier rendez-vous amoureux. Et l'on est heureux. Et rien ne semble pouvoir nous arriver. Le ciel est immense et beau, la rumeur de la ville est douce, les rayons illuminent l'appartement.
Après vingt jours, elle revient. Enfin.
Après vingt jours, elle revient. Enfin.
Illustration : René Gruau pour 'Eau Sauvage' de Dior.
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