Première nuit dans le 11ème arrondissement. Première nuit dans mon nouvel appartement. Un nouveau chapitre de vie qui commence. L'occasion, comme toujours, de faire un peu le ménage ; d'ordonner mes affaires, de ranger le vrac de mes pensées, de hiérarchiser mes envies. L'occasion aussi de découvrir de nouvelles rues, de nouveaux espaces qui, peu à peu, deviendront familiers. Il y aura vite de nouveaux repères, de nouveaux lieux de prédilection, de nouvelles habitudes. Et c'est tant mieux.
Je comprends les voyageurs, les aventuriers, les découvreurs, pour qui les retours sont intercalaires. Je comprends mon arrière-grand-père qui parcourait le monde en s'interrogeant, et en écrivant. Je comprends celles et ceux qui ont - dans leurs tripes - ce besoin de repartir. De s'immerger dans du nouveau, dans de l'étrange, dans du différent. Ne jamais se sédentariser trop longtemps, tout en préservant et en valorisant ses racines, comme le faisait mon ancêtre avec la Bretagne.
Certes, pour ce qui me concerne, je me contente pour le moment de traverser la Seine. Ce n'est pas une aventure incroyable. Mais je retrouve en partie ces mêmes sensations de renouvellement.
Chaque nouveau départ apporte un nouveau souffle. Chaque rangement de printemps fait naitre de nouvelles espérances. On se sent plus serein. On se fait un cœur nouveau. “Et qui sait si les fleurs nouvelles que je rêve trouveront dans ce sol, lavé comme une grève, le mystique aliment qui ferait leur vigueur ?”, écrivait Baudelaire. J'aime cette incertitude là, et pour une raison simple : elle est synonyme d'espoir.
(crédits photo : Martin de Pasquale, CC BY-NC 3.0)
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