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Ce que tweetent les Femmes

Si vous vous attendiez vraiment à ce que je vous dise “ce que tweetent les Femmes”, ce billet de blog est fait pour vous.

Je voyais hier défiler des tweets bien singuliers : une conférence revenait en effet sur les stratégies marketing pour cibler les femmes sur Internet. Je me demande en quoi les femmes peuvent être si différentes de moi dans leur activité d'internautes. Comme moi, elles se connectent aux médias sociaux ; comme moi, elles font des recherches Google ; comme moi, elles ont tendance à regarder leurs mails dès le matin. Donc, quel est le point ?

Les femmes sont des internautes comme les autres

Des statistiques édifiantes illustraient le propos de certains intervenants : “87 % des femmes n'imaginent pas leur vie sans leur smartphone”, par exemple. Sans parler de certaines affirmations bien étonnantes :


Bien sûr, il y a des usages qui diffèrent. Bien sûr, il est nécessaire de comprendre ceux qui sont propres à chacun des canaux de communication. De là à limiter telle ou telle stratégie marketing à telle ou telle plateforme, sous prétexte que les femmes y sont plus présentes…

J'aime Pinterest, ça doit être mon côté féminin

Cela fait longtemps que le sujet est abordé sur Internet. En 2012, un article du Time affirmait que les hommes préféraient Google +, et les femmes Pinterest. Sur ce dernier point, c'est même devenu une habitude : il est de notoriété publique que les femmes plébiscitent Pinterest. Plus des deux tiers des utilisateurs sont des utilisatrices. So what?

(cliquez sur l'image pour l'agrandir)

Je hais Google +, moi, et j'adore Pinterest. Je ne trouve pas qu'il s'agit d'un TumblR pour les femmes (pour reprendre un autre article) : c'est une plateforme ingénieuse qui permet de trouver des images de qualité, de les classer de façon pratique (surtout depuis leur géolocalisation), et de créer des boards thématiques. 

 La ménagère de moins de cinquante followers

On ne cible pas les femmes en lançant une opération sur Pinterest : on cible les internautes qui y trouvent un intérêt et s'y connectent régulièrement, pour des raisons nombreuses. On cible ceux qui suivent de près certains thèmes de prédilection, comme la mode ou l'architecture, parmi lesquels il y a peut-être, parfois, une majorité de femmes.

Idem sur Snapchat, la nouvelle application à la mode, qui rassemble 70 % de Femmes. Cela signifie-t-il que j'aurai des publicités éphémères pour des produits exclusivement féminins quand Facebook ou Google seront parvenu à mettre la main sur l'entreprise ?

Quand je lis que les femmes aiment qu'on leur raconte des histoires (propos tenus hier, là encore), ça me fait vraiment sourire. Heureusement, de nombreuses autres personnes réagissaient aux tweets publiés lors de cette conférence.



Comprendre les usages plutôt que cibler les catégories

Tout cela me fait penser aux marketeurs qui, il y a quelques années, pensaient cibler “les jeunes” en proposant des opérations sur Facebook. En France, il y avait déjà un internaute sur deux présent sur le réseau social le plus utilisé au monde, mais c'était encore considéré comme “un truc de la génération Y”. 

Le canal en lui-même ne peut se limiter à un caractère démographique : il faudrait plutôt en comprendre les caractéristiques propres, prendre le temps d'analyser les usages, y développer sa présence ; autrement dit, apprendre les règles du jeu pour créer des opérations originales (en  contournant les règles, le cas échéant), plutôt que se contenter d'observer les autres joueurs, en vain.

Cela n'est que mon avis. 

L'avis d'un jeune homme urbain connecté.


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