Ça fait toujours assez flipper, l’avenir. C’est sans doute pour cette raison que l’espoir - cet espoir qui naît parfois, sans prévenir, et qui grandit jour après jour -, est le sentiment le plus agréable qui soit. L’espoir de meilleurs lendemains, l’espoir que tout ira bien.
Penser à l’avenir, c’est s’aventurer. C’est être cet enfant qui marche dans le jardin, la nuit tombée, vers l’obscurité. Qui laisse sa maison éclairée, dans son dos, pour s’enfoncer dans le noir épais, effrayant, tout en contrôlant sa peur, justement. Les yeux s’habituent peu à peu, distinguent certaines formes.
Combien de fois me suis-je moi-même confronté à ce noir-là ? Avant de rentrer en courant, la respiration haletante, le cœur battant, dans la chaude et rassurante demeure où m’attendaient mes parents ?
“Dark is the night, cold is the ground. In the circular solitude of my heart, as one who strives a hill to climb. I am sure I'll come through I don't know how”.Même les choses positives font peur. J'ai mis du temps avant de m'en rendre compte.
Se tourner résolument vers l’avenir, voilà la devise de ce blog. Être fier du chemin parcouru, heureux du présent, confiant pour ce qui vient. Ne jamais oublier la chance, cette chance d'être en vie.
Contrairement à Cain, aucun œil, dans aucune tombe, ne me regarde avec rancœur. Aucune culpabilité ne m’habite. Mais deux yeux d’enfants me regardent de temps en temps. Ils me rappellent l’essentiel, m’invitent à ne pas faire n’importe quoi.
“du moins, j'espère, j'espère, j'espère. Revoir la mer.”
Ces yeux sont les miens. Ce sont les yeux de Basilou. Ceux-là même qui, dans la nuit, finissaient par s’habituer à l’obscurité. Et qui aimaient se perdre dans la lune, plus tard, quand j'étais dans ma chambre de bonne du quartier latin, et que je fumais à ma fenêtre, en songeant à Cyrano :
“Rêver, rire, passer, être seul, être libre, Avoir l'œil qui regarde bien, la voix qui vibre, Mettre, quand il vous plaît, son feutre de travers, Pour un oui, pour un non, se battre, - ou faire un vers ! Travailler sans souci de gloire ou de fortune, À tel voyage, auquel on pense, dans la lune ! N'écrire jamais rien qui de soi ne sortît, Et modeste d'ailleurs, se dire : mon petit, Sois satisfait des fleurs, des fruits, même des feuilles, Si c'est dans ton jardin à toi que tu les cueilles !”
Longue vie aux yeux de Basilou,...
RépondreSupprimer