Est-ce qu'il y aurait une équation existentielle, une logique inhérente au monde, qui voudrait que chaque bonheur se paye, et qu'inversement chaque malheur se compense un jour ? Comment expliquer, sinon, toutes ces chansons, tous ces romans, tous ces poèmes ? Existe-t-il des hommes pleinement heureux jusqu'à la fin, ou, à l'inverse, misérables éternellement ?
Je n'ai pas la réponse à ces questions ; j'imagine qu'il y a un équilibre, quelque part. Si tel est le cas, il y a des raisons de s'inquiéter quand tout va bien, et autant de raisons d'espérer quand tout va mal. Après, tout dépend du tempérament de chacun.
“Rien n'est jamais acquis à l'homme, ni sa force, ni sa faiblesse, ni son cœur, et quand il croit ouvrir ses bras, son ombre est celle d'une croix”. Aragon
J'aime la vie, pour ce qui me concerne, et je souhaite de tout cœur ne jamais baisser les bras. Même si je ne sais pas ce que l'avenir me réserve. Même si je vais m'en prendre plein la gueule, comme tout le monde.
Quand il vous arrive un malheur, parfois, on s'étonne. On ne comprend pas. On est sonné. On se demande pourquoi, on se demande comment. On n'en revient pas tout de suite. C'est un peu comme si, en jouant en loto, on pouvait aussi perdre. Perdre vraiment, je veux dire : c'est-à-dire devoir à la Française des Jeux 2 millions d'euros, par exemple.
Il y aurait sans doute moins de joueurs.
“Ce qui ne tue pas rend plus fort, ou handicapé”. Booba
J'en fais la promesse ici : je m'engage à me relever, toujours. À garder la même motivation, la même envie, le même amour pour toutes ces choses ici-bàs, pour ces presque riens qui sont tout, pour ces matins d'été, même lorsqu'ils sont pluvieux et que le ciel est sale. Pour la musique, pour les voyages, pour les sourires. Pour l'imaginaire enfin, qui est ce qu'il y a de plus précieux au monde peut-être, puisqu'il permet tout.
Sur une échelle de 1 à 34 (où 1 serait le malheur absolu et 34 le bonheur suprême, l'épanouissement total), j'ignore où je me situe aujourd'hui. Je ne sais pas pour vous. Mais ce que je sens bien, c'est que ça va encore pas mal bouger, au cours de mon existence.
Il y aura des périodes plus ou moins chaudes, des évolutions, des surprises, des saisons, avec des durées fluctuantes, certains printemps dureront des décennies, certains hivers quelques mois. Mais je commence à être préparé à tout ça. Depuis longtemps, je sais que la vie se décompose en époques.
J'ai posé la question à Google : “tout bonheur se paye-t-il ?”. Je suis tombé sur des forums de discussion où les gens étaient catégoriques, et assez déprimants, d'une certaine façon.
Alors j'ai décidé d'écrire un billet de blog, en espérant que mon Page Rank n'est pas trop mauvais, et que d'autres internautes tomberont sur ces mots. Ça marche dans les deux sens, encore une fois : si le bonheur se paye peut-être, alors le malheur se compense nécessairement.
J'ai bien noté ton engagement Basiloo !
RépondreSupprimerDe mon côté, je suis en train de lire "Plaidoyer pour le bonheur" de Matthieu Ricard.
Car pour savoir si le bonheur est payant, il faut savoir déjà ce qu'est le bonheur et ne pas le confondre avec le plaisir.
Je te passerai le bouquin après les vacances si ça t'intéresse ;)
“Si tel est le cas, il y a des raisons de s'inquiéter quand tout va bien, et autant de raisons d'espérer quand tout va mal.”
RépondreSupprimerCette phrase me rappelle une pièce de Françoise Dorin, La Facture, dans laquelle une femme dont la vie n'est qu'une suite d'événements heureux fait tout ce qu'elle peut pour introduire un peu de malheur dans sa vie: elle est persuadée qu'elle va devoir un jour payer ce bonheur et terrifiée à l'idée que sa "facture" ne cesse d'augmenter (rôle écrit pour et créé par Jacqueline Maillan: http://www.ina.fr/video/CPA76068303).
A part ça, je trouve très drôle l'idée que l'on puisse devoir 2 millions d'euros à la Française des jeux :-)