Vivre pleinement sa jeunesse, ne pas se poser trop de questions, dévorer des livres, aller au cinéma, discuter avec des inconnu(e)s sur Internet, faire une sieste au cœur d'un jardin parisien, sortir, avoir confiance en l'avenir, ne pas se laisser gagner par un sentiment qui fait recette : le désenchantement d'une génération. Du “suicide social” d'Orelsan à “Saint-Anne” de Fauve, les chanteurs d'aujourd'hui se plaisent à dépeindre le malaise d'une jeunesse prétendument perdue.
Jusqu'au ridicule :
“(…) des gars qui parlent, des filles qui baisent, des filles qui baisent pour dire qu'elles baisent. La baise, on n'en garde souvent que des regrets. Parfois des maladies. Au fond on fait ça sans plaisir, sans réelle envie. C'est surtout pour ne plus penser, ça cache des plaies à vif. Mais ça, c'est un secret, en vérité on est perdu, désabusé, désœuvré, seuls comme des animaux blessés, on est triste et nos cœurs saignent”.
Je me demande à quoi ça rime, tout ça. Être blasé alors qu'on a pas encore la trentaine, c'est déprimant. Alors, bien sûr, tout ne se passe pas comme on le souhaiterait, bien sûr qu'il y a des douleurs, des tristesses, du mal-être ; mais je m'en fous, en l'occurrence, j'ai pas envie de broyer du noir à vingt-sept ans, moi. Dans cinquante ans on regrettera peut-être notre époque, qui est un putain d'âge d'or, en vérité.
Pas de guerre, pas d'épidémie dont on serait incapable de se prémunir, une société construite, avec des institutions solides, une Justice, un Parlement, des textes de lois, des routes en bon état, un système de santé incroyable, des médias libres, pluriels ; et puis de l'innovation surtout, comme jamais auparavant, dans l'Histoire de l'humanité. De nouvelles opportunités tous les ans, de nouveaux progrès, de nouveaux outils, de nouvelles possibilités.
Il faut se réveiller. On a la chance de vivre à l'époque d'Internet. On a vu la naissance de ce truc génial, apparu par hasard, et qui se déploie maintenant. Il y a sans arrêt de nouvelles applications, de nouveaux développements, de nouveaux horizons.
Alors vivons, simplement, pleinement, sereinement, sortons, buvons, trinquons à cette chance-là. Arrêtons de soupirer dans l'open space. Échangeons, puisqu'une révolution technologique nous offre mille façons de le faire, partageons, créons, imaginons. Réinventons.
Et n'oublions jamais qu'on aurait pu naître un siècle plus tôt.
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