Je me retrouve torse nu, en jean, fenêtre grande ouverte. Comme hier, comme avant hier. Comme demain probablement. Pieds nus, dans cet appartement où j'oublie ce qu'était l'hiver.
La chaleur écrase la ville, et je constate étrangement que je parle en octosyllabes ; ça ne rime pas à grand chose, mais je voulais le signaler.
Le Cercle des internautes disparus
Ça pourrait être intéressant comme limite créative. Les cent-quarante caractères, on commence à s'y habituer, mais un nouveau réseau social qui imposerait à ses membres de s'exprimer toujours en vers, ça, ce serait intéressant. Il y aurait probablement moins de monde que sur Twitter, mais ça amènerait les hommes à se mettre à la poésie. Et nous en avons bien besoin. Cela étant, c'est peu probable, je vous l'accorde volontiers. C'est un vieux rêve de khâgneux qui ne verra jamais le jour : on manque d'ingénieurs poètes.
J'aime avoir la fenêtre ouverte sur la nuit. Je pense aux autres hommes, qui peuplent cette ville, ce pays. Statistiquement, à 23 heures, un Français sur deux sera couché (selon l'Insee). Je me dis que ça fait beaucoup de personnes qui passent à côté de ce moment privilégié, au calme.
Nuit noire
Même si je ne fais pas partie des 4 % de personnes (de 11 ans et plus) qui s'endorment en moyenne à 3 heures du matin, j'aime me coucher tard, de temps en temps.
J'aime la nuit, j'aime la lune, j'aime les lits, j'aime le silence nocturne, j'aime les sourires dans l'obscurité, les yeux qui brillent, j'aime les veillées, les feux de camp, les chamallows grillés. J'aime les bains de minuit, la liberté, l'aventure. J'aime tout ça.
J'aime les rêves, le sommeil, les paupières lorsqu'elles sont closes, la respiration du dormeur, l'abandon, le relâchement. Il faut savoir ne plus penser à rien. Se laisser prendre par le sommeil, tranquillement. “Imite le moins possible les hommes dans leur énigmatique maladie de faire des nœuds”, écrivait René Char. Il est un moment où tout se dénoue, potentiellement : et c'est la nuit.
J'aime l'idée que quelqu'un me lit, maintenant, et qu'il va s'endormir bientôt.
J'aime la formule “bonne nuit”. Murmurée par la mère à son enfant, par la femme à l'homme qu'elle aime, par le frère, par l'ami. Les “bonne nuit” des vacances entre cousins, quand on repousse au plus tard le moment de dormir, les “bonne nuit” réconfortants, la veille d'un examen ; les “bonne nuit” amoureux, précédés ou suivis d'un baiser savoureux ; et j'aime tous ces mots qui accompagnent cette formule. Les “dors bien” et autres “fais de beaux rêves”.
Bonne nuit, donc.
La chaleur écrase la ville, et je constate étrangement que je parle en octosyllabes ; ça ne rime pas à grand chose, mais je voulais le signaler.
Le Cercle des internautes disparus
Ça pourrait être intéressant comme limite créative. Les cent-quarante caractères, on commence à s'y habituer, mais un nouveau réseau social qui imposerait à ses membres de s'exprimer toujours en vers, ça, ce serait intéressant. Il y aurait probablement moins de monde que sur Twitter, mais ça amènerait les hommes à se mettre à la poésie. Et nous en avons bien besoin. Cela étant, c'est peu probable, je vous l'accorde volontiers. C'est un vieux rêve de khâgneux qui ne verra jamais le jour : on manque d'ingénieurs poètes.
J'aime avoir la fenêtre ouverte sur la nuit. Je pense aux autres hommes, qui peuplent cette ville, ce pays. Statistiquement, à 23 heures, un Français sur deux sera couché (selon l'Insee). Je me dis que ça fait beaucoup de personnes qui passent à côté de ce moment privilégié, au calme.
Nuit noire
Même si je ne fais pas partie des 4 % de personnes (de 11 ans et plus) qui s'endorment en moyenne à 3 heures du matin, j'aime me coucher tard, de temps en temps.
©hebiflux
J'aime la nuit, j'aime la lune, j'aime les lits, j'aime le silence nocturne, j'aime les sourires dans l'obscurité, les yeux qui brillent, j'aime les veillées, les feux de camp, les chamallows grillés. J'aime les bains de minuit, la liberté, l'aventure. J'aime tout ça.
J'aime les rêves, le sommeil, les paupières lorsqu'elles sont closes, la respiration du dormeur, l'abandon, le relâchement. Il faut savoir ne plus penser à rien. Se laisser prendre par le sommeil, tranquillement. “Imite le moins possible les hommes dans leur énigmatique maladie de faire des nœuds”, écrivait René Char. Il est un moment où tout se dénoue, potentiellement : et c'est la nuit.
J'aime l'idée que quelqu'un me lit, maintenant, et qu'il va s'endormir bientôt.
J'aime la formule “bonne nuit”. Murmurée par la mère à son enfant, par la femme à l'homme qu'elle aime, par le frère, par l'ami. Les “bonne nuit” des vacances entre cousins, quand on repousse au plus tard le moment de dormir, les “bonne nuit” réconfortants, la veille d'un examen ; les “bonne nuit” amoureux, précédés ou suivis d'un baiser savoureux ; et j'aime tous ces mots qui accompagnent cette formule. Les “dors bien” et autres “fais de beaux rêves”.
Bonne nuit, donc.
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