Si j'aime autant les réseaux sociaux, et Internet en général, c'est en particulier pour le souffle nouveau qu'ils apportent. Une fraicheur, une simplicité dans l'expression, beaucoup d'humour, aussi. Quand les médias dits traditionnels déversent chaque soir un flot de nouvelles anxiogènes dans les foyers - des trains qui brûlent, des avions qui s'écrasent, des gens qui meurent -, je trouve un réel plaisir à parcourir ma Time Line, tranquillement.
Les médias traditionnels sont des médias soucieux. Ils suintent l'effroi. Ils affirment, avec gravité, que “la France a peur”. Pour chaque catastrophe, ils comptent les morts avec avidité : plus il y en a, plus l'information devient importante. Le journalisme se nourrit goulument des charniers qui s'accumulent.
La Terreur dans le salon
Les conséquences ne sont pas à négliger. Un exemple : selon une étude de Taylor Nelson SOFRES Media Intelligence, les sujets "faits divers - police justice" ont augmenté de 126 % tous médias confondus (télévision, radio et presse écrite) entre février et mars 2002, avant de baisser de près de 50 % à la suite du 1er tour de l'élection présidentielle (qui avait vu la qualification de Jean-Marie Le Pen pour le 2nd tour).
L'insécurité n'avait pas, en un mois, augmenté de 126 %. Son traitement médiatique, si.
Jamais ces médias-là - ceux du passé, je veux dire - ne cherchent à vous rassurer. Rendez-vous compte ! Des gens sont en train de mourir ici ou là, la crise n'est pas finie, et les services de renseignement américains vous espionnent.
La solidarité des twittos
Sur les médias sociaux, en revanche, si l'information reste au cœur du système, on trouve un traitement original, des messages rassurants, des sourires.
"KEWAAAA ? Les puissances mondiales pratiquent l'espionnage ???!!! OH MON DIEU !" Vous êtes mignons.
— Alice Belgacem R. (@alicebero) July 4, 2013
Ce n'est pas la peur qui est à l'origine des tweets que je lis, et aucune crainte ne se dissimule derrière les images que je découvre sur Pinterest. On se serre les coudes, sur les médias sociaux. On réagit, on commente, on partage, on se soutient les uns les autres, on se fait rire.
Un événement ne se mesure pas au nombre de morts, mais au nombre de retweets, ou au nombre de likes. Au nombre de TumblR créés pour l'occasion.
Hope
J'entends déjà certains aigris railler mon optimisme et mon amour pour les médias sociaux. Oui, sur Internet, on trouve de tout, bien sûr, et vous pouvez me sortir un certain nombre de messages anxiogènes publiés sur tel ou tel réseau, c'est certain.
Vous pouvez aussi me dire, avec raison, que les médias traditionnels se réinventent aujourd'hui. J'écrivais, pas plus tard que la semaine dernière, que la Télévision et Twitter avaient un avenir commun.
Par conséquent, si nous parvenons à garder notre humour, notre recul, notre solidarité, notre espoir, les médias soucieux finiront par péricliter. Grâce aux médias sociaux. Grâce à nous tous, collectivement.
Grâce à vous. :-)
Les médias sociaux sont des lieux d'échanges très attractifs. Mais, au point de les comparer à la télévision, je ne suis pas tout à fait d'accord.
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