Fin de semaine. Changement de saison. Une étrange luminosité. On ne sait pas bien quel temps il fait, ni comment se vêtir exactement. Il se met à pleuvoir, assez fort, puis ça s'interrompt, et ça recommence de plus belle. C'est une période singulière. Les jambes ne sont pas encore nues sous les jupes, les chemises pas encore tout à fait ouvertes au col. Les mines pas tout à fait réjouies. Comme si tout le monde était en plein jet lag. Le monde entier lost in translation.
On me rétorquera peut-être que c'est le destin du commun des mortels : les hommes errent en permanence, sans savoir d'où ils viennent, et encore moins où ils vont. Tout le monde a fini par comprendre que tout cela ne rimait à rien, au fond, et que le mieux était encore de tomber amoureux et de vivre aussi paisiblement que possible.
Météo marine
Météo marine
Étrange luminosité, donc, mais plutôt douce atmosphère. Des sensations me reviennent, de l'enfance. Je me souviens de la voix féminine qui s'échappait de la radio. La voix de la météo marine, sur France Inter, juste avant le masque et la plume. Quand j'étais encore dans la voiture, rentrant de week-end, emmitouflé dans des cousins, sur la banquette arrière de la Nevada.
“Mer agitée devenant forte demain. Vent Sud-ouest 5 à 6. Fraîchissant 3 à 4 en cours de nuit. Mer calme localement forte. De la pluie en soirée”.
Une voix qui faisait voyager. Le sens des mots importait peu : l'information encore moins. C'était leur poésie qui était perçue par les passagers de la Nevada, qui filait dans la nuit.
Une voix qui faisait voyager. Le sens des mots importait peu : l'information encore moins. C'était leur poésie qui était perçue par les passagers de la Nevada, qui filait dans la nuit.
Hier soir, j'étais au Théâtre de la Pépinière, pour voir une pièce construite autour de l'émission de radio Le Masque et la Plume, justement. Alors forcément, tout ça devient plus présent, aujourd'hui.
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