Accéder au contenu principal

Vous êtes ici chez moi

Encore sous la couette, dans une petite chambre parisienne, encombrée de bouquins, de bibelots, de dvd, de fringues éparses, je me connecte à ce blog. C'est aussi chez moi, ce blog : une autre chambre où s'entassent souvenirs, espérances, impressions et envies, depuis plusieurs années maintenant. Une chambre dans laquelle je peux inviter des gens, au hasard de leur connexion, pour leur faire faire un tour. Pour leur montrer tel objet, leur lire tel recueil, leur donner telle idée qui vient de me passer par la tête.

Comme si j'ouvrais ma porte aux passants

Par politesse, je ne veux pas qu'ils repartent bredouille. Je veux qu'ils emportent avec eux quelque chose, et si possible pas n'importe quoi. Bien sûr, chacun est libre. C'est sur place ou à emporter. On peut très bien consommer ces lignes et repartir rassasié, sans plus y penser ensuite.


Mais j'aime me dire qu'il arrive, quelque fois, qu'une phrase demeure à l'esprit de cette personne qui venait ici par hasard, ou par curiosité. J'aime l'idée que ces lignes constituent potentiellement un commencement, ou un recommencement.

Je ne peux imaginer plus voluptueux savoir 
que celui-là :
Il faut se faire commençants
Quelqu'un qui écrit le premier mot derrière un
point de suspension
long de plusieurs siècles”.

Rainer Maria Rilke, Notes sur la mélodie des choses.

Et pour quelques billets de plus

J'écris pour cette raison. Pour parler, avant tout. Pour communiquer. Pour poursuivre un chemin emprunté par tant d'autres. Pour apposer ma touche personnelle, aussi infime soit-elle, à la palette collective. Pour échanger avec ces contemporains, de passage.


Je ne pensais pas que ça allait durer aussi longtemps, le jour où j'ai créé cet espace. Plus de 500 billets de blog, ça commence à faire pas mal. D'autant que derrière le chiffre, il y a son ombre. Il y a ce qui en découle. Il y a les conversations nées d'une idée partagée, les encouragements de certains, et tout le reste.

Vous êtes ici chez moi, vous êtes ici chez vous.


Commentaires

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Derrière les mots et les images des médias sociaux

J amais il n'y avait eu de si longues périodes de silence sur mon blog. Aucun post depuis février. Je crois que j'avais besoin de prendre un peu de recul. De m'interroger aussi sur ma présence en ligne. Allez savoir si c'est l'âge - le mien, d'ailleurs, ou celui d'Internet - ou autre chose encore : mais on finit par se poser des questions sur ces mots qu'on donne à lire. C'est sans doute à force de consulter les plateformes sociales. Toutes ces images, ces vidéos, ces sourires affichés, qu'on voit quotidiennement. En sachant aussi ce qu'ils cachent. C'est notre époque : nous possédons des outils de plus en plus performants pour communiquer, mais ce que nous communiquons est souvent loin de ce qui nous anime véritablement. Souvent loin de ce que nous sommes. En résulte sans doute parfois un certain mal-être, qui est compensé par ces mêmes outils numériques nous offrant des solutions de méditation ou des cures de sommeil. C'est la montr

Puisqu'il faut vivre avec

J e ne sais même pas par où il faudrait commencer. Ce n'est finalement pas simple d'écrire face à une situation inédite, imprévisible, surprenante, historique. J'ai plutôt l'habitude de décrire ici de petits aspects du quotidien, de partager des réflexions personnelles, sans grande prétention. Soudain, le monde s'écroule. Tenir un blog en pleine crise sanitaire mondiale apparaît quelque peu illusoire.  J'écrivais pourtant, sur ce même blog, il y a plusieurs années maintenant, ce sentiment de vivre depuis ma naissance le temps des crises perpétuelles . J'entendais parler depuis toujours - du moins était-ce mon sentiment - de crise. Crise de l'éducation nationale, crise du travail, crise identitaire, crise de l'hôpital, crise écologique bien sûr, crise migratoire, crise économique, j'en passe et des meilleurs. La crise était devenue la norme. Et c'est de nouveau le cas, il me semble. Nous vivons l'époque d'une crise continue.

Pourquoi j'aime la Poésie

J e ne saurais expliquer comment m'est venue l'envie d'apprendre par cœur des poèmes, quand j'avais une dizaine d'années. Bien sûr, il y avait des livres chez moi. Des bibliothèques qui accordaient une place non négligeable à la poésie. Bien sûr, j'aimais ces recueils, qui s'ouvraient d'eux-mêmes aux pages les plus précieuses, offrant ces mots qui disaient tout  en disant  peu . " Il faut peu de mots pour dire l'essentiel ". Bien sûr, j'avais la chance d'avoir, à portée de la main, Aragon, Baudelaire, Éluard, Reverdy ou Rimbaud. Et puis, il y avait mon arrière-grand-père, cet héritage culturel transmis dès le plus jeune âge. Ce Victor Segalen dont je pouvais parcourir les ouvrages originaux. Pour sentir ce papier proche d'un papyrus, soigneusement plié entre deux plaques de bois fines que tenait jointes un ruban. Ça aide, d'avoir ainsi dès l'enfance une admiration pour l'écriture. Et une raison supplémentaire