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Je ne regrette rien

Je n'ai aucun regret aujourd'hui, aucun remord. Je pourrais, pourtant… Je pourrais regretter tout ce temps passé sur Internet durant mon adolescence, à débattre avec des trolls, avant de comprendre l'inutilité d'une telle activité. Je pourrais regretter d'avoir si souvent accordé mon temps à des choses dont je ne suis pas particulièrement fier : regarder telle émission de télévision, suivre l'affaire DSK de près, taper “clash” dans le moteur de recherche de Youtube, ou connaître le nom de Cortex, par exemple.

Je pourrais regretter tous ces savoirs inutiles, ceux de la “culture générale” niveau zéro, dont la télé-réalité est le reflet le plus fort : “allo, t'es une fille t'as pas de shampoing”. Ces phrases qui s'imposent à vous, que vous retenez malgré tous vos efforts, et qui s'inscrivent quelque part dans votre cerveau, entre la phénoménologie de l'esprit et la liste des courses à faire en rentrant du travail.

Je me fous du passé

Il m'est arrivé de perdre mon temps, c'est certain. Ou de ne pas me conduire idéalement. Je pourrais regretter de ne pas lire davantage, de ne pas voyager plus, de ne pas dessiner comme je le souhaiterais.

Je pourrais regretter ce jour d'été où j'ai plongé d'une jetée barcelonaise dans la méditerranée, et où ma tête a frappé un rocher de plein fouet (il serait peut-être judicieux de regretter une action qui vous fait ainsi côtoyer la mort). Regretter la peur que ce plongeon a généré chez mes proches, et chez moi, aussi, accessoirement.

Je pourrais regretter certaines erreurs, certaines paresses, certains actes manqués. 

On ne regrette que les opportunités que l'on n'a pas eu le courage de saisir, écrivait récemment @naro sur son blog, avant de s'envoler pour le Mali. Je ne crois pas, pour ma part, être passé à côté d'une telle occasion, qui pourrait éveiller chez moi je-ne-sais-quelle résipiscence. Et le Mali ne m'attire pas follement, en ce moment.

Donc, non, vraiment, pour le moment, je ne regrette rien.



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