“Et c'est une folie à nulle autre seconde, de vouloir se mêler de corriger le monde”. Cette phrase, prononcée par Philinte dans Le Misanthrope, sonne assez juste finalement.
Oui, c'est certain, il faut être fou pour changer le monde, fou pour chercher à l'améliorer sans cesse, fou pour vouloir le réinventer. Fou pour ne pas se contenter de vivre simplement, et en somme confortablement. Fou pour espérer de nouveaux progrès, de nouvelles avancées, de nouveaux changements. Fou pour être optimiste quand la crise est partout, fou pour ne pas avoir peur de l'avenir, fou pour ne pas sombrer dans le désespoir, cette “maladie mortelle”.
Grands fous
Mais combien de fous, déjà, ont existé ? Combien d'insensés sont parvenus - et dans des circonstances autrement plus complexes - à changer l'ordre des choses ? Il faut penser à cette foule d'hommes et de femmes, célèbres ou anonymes, qui ont partagé cette douce et saine folie.
Et se poser la question, ensuite : que reste-t-il à faire ? what's next ? que puis-je faire, moi, dès aujourd'hui, pour rejoindre ce long cortège de fous, pour emboiter le pas à ces changeurs de monde ?
Je suis à 200% avec toi
RépondreSupprimerLa question que tu poses est : que faisons-nous pour changer le monde chacun à notre échelle atomique ?
Toi tu blog.
Par contre quand on regarde ton parcours (Sciences Po puis BNP) on se demande comment concilier le changement du système avec ton appartenance à ces 2 corps que sont le service de l'état d'une part et la finance internationale d'autre part.
Ce n'est pas une attaque ad hominem mais une interrogation que je m'adresse également car j'éprouve moi-même un indicible malaise quand je mesure l'écart entre mes idéaux et la vie qui me sourit plus qu'à d'autres, les choix que je fais dans mon unique intérêt (mes enfants / le quartier que j'habite depuis eux), etc.
Pour changer le monde que devons-nous avant tout changer chez nous ?
Comme dépasser cette schizophrénie (qui nous fait cracher dans la soupe) quand, pour vivre sous le soleil, nous devons nous prostituer à longueur de journées au profit d'un système critiquable, qui peut amener les individus que nous sommes à décider en tant qu'actionnaires de licencier au sein de leur propre entreprise, d'acheter moins cher (intérêt individuel) et provoquer des delocalisations générant du chômage, etc.
J'ai toujours devant les yeux l'image de cette personne se jetant du haut des Twin Towers le 11 septembre pour ne pas mourir brûlée vive : les pieds déjà dans le trou, le luxe de choisir sa mort
J'oubliais pour conclure : sommes-nous assez fous pour ça ?
SupprimerMerci pour ton commentaire.
RépondreSupprimerMon parcours, heureusement, ne se résume pas à une grande école et un employeur. Néanmoins, je trouve ça un peu rapide de réduire cette école et cet employeur à deux vagues concepts.
Sciences-po Lille, c'est d'abord un concours (dans un esprit républicain, donc), des profs qui connaissent leur sujet, des cours d'économie, de politique, de communication, de sociologie, des travaux, divers et variés, pour aiguiser son sens critique notamment ; je suis donc plutôt en accord avec moi-même à cet égard.
BNP Paribas, ce n'est pas "la finance internationale" : c'est une banque qui a un rôle indiscutable dans l'économie, dans la société, qui accorde des crédits aux particuliers et aux entreprises, qui soutient le tennis, le cinéma, le jazz, et beaucoup d'autres projets ; c'est un groupe qui rassemble plusieurs métiers, et qui compte 200 000 collaborateurs. Par conséquent, là aussi, je vis plutôt bien le fait de travailler dans cette entreprise.
Pour le reste, en effet, il faut se poser la question, encore et encore : comment apporter ma pierre, comment contribuer au progrès ? Et y apporter une réponse, de temps en temps, si possible.
À bientôt,
:)