Graphic designer : Anna Gizella Varga, Budapest
Bonne année à tous !
Je trouvais que ce visuel correspondait bien à l'esprit de ce blog. Certes, nous le savons, la crise est là. La crise est toujours là, d'ailleurs, puisque nous vivons
le temps de la crise perpétuelle. Mais il nous faut voir derrière, ou, disons, plus loin : car
l'avenir est à réinventer.
Ma première résolution, pour l'année qui s'annonce, est de publier un poème, tous les lundis (hashtag #lundipoésie sur Twitter). Voici le premier, d'un poète lituanien, Oscar Venceslas de Lubicz-Milosz (Merci Julia), intitulé “Et surtout que…”.
Et surtout que...
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Et surtout que Demain n’apprenne pas où je suis
— Les bois, les bois sont pleins de baies noires
— Ta voix est comme un son de lune dans le vieux puits
Où l’écho, l’écho de juin vient boire.
Et que nul ne prononce mon nom là-bas, en rêve,
Les temps, les temps sont bien accomplis
— Comme un tout petit arbre souffrant de prime sève
Est ta blancheur en robe sans pli.
Et que les ronces se referment derrière nous,
Car j’ai peur, car j’ai peur du retour.
Les grandes fleurs blanches caressent tes doux genoux
Et l’ombre, et l’ombre est pâle d’amour.
Et ne dis pas à l’eau de la forêt qui je suis ;
Mon nom, mon nom est tellement mort.
Tes yeux ont la couleur des jeunes pluies,
Des jeunes pluies sur l’étang qui dort.
Et ne raconte rien au vent du vieux cimetière.
Il pourrait m’ordonner de le suivre.
Ta chevelure sent l’été, la lune et la terre.
Il faut vivre, vivre, rien que vivre...
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