Avec les médias sociaux et les technologies de la communication, on est amené à construire patiemment son image. De façon plus ou moins consciente, bien sûr, on produit un certain nombre de signes qui reflètent - ou sont censés refléter - notre personne. Pour rappel, l'étymologie du mot personne vaut le détour, car initialement cela voulait dire parler au travers (per-sonare, en latin), et persona correspondait ainsi au masque des comédiens de théâtre.
Mon pseudonyme est personne
Le personal branding consiste donc à porter un masque, et à parler au travers. Quand je m'exprime sur ce blog, je le fais à travers lui, à travers ce que j'ai écrit précédemment, à travers cette interface que certains d'entre vous commencent à connaître.
De ce point de vue, Facebook ou Twitter ressemblent à un grand bal masqué (que tous ceux qui ont pensé “ohé ohé” soient maudits) ; chacun vient avec son masque, son costume ; chacun s'affrète ; chacun se croise, ensuite, se dévisage (car, en fin de compte, les médias sociaux servent avant tout à cela : se dévisager).
Remise en question
Certains s'interrogent : partage-t-on trop sur les réseaux sociaux ? Quelle doit être la part de ce que l'on offre au regard, et celle que l'on garde pour soi ? Des questions légitimes, bien sûr, et récurrentes, pour le moins. Une chose est certaine : l'e-réputation mérite réflexion, comme je le disais dans un précédent post.
Cette quantité de signes produits pose d'ailleurs problème. On finit parfois par se lasser de toutes ces vies racontées.
Face à cette lassitude, que l'on peut ressentir par rapport à sa propre mise en scène d'ailleurs, il faut savoir se réinventer. Je veux dire par là s'interroger sur cette personne que l'on donne à voir. Se demander par exemple combien de fois l'on a changé de profile picture depuis que l'on est inscrit sur telle ou telle plate-forme communautaire.
Qui suis-je, online ?
Se remettre en question, en partie, pour prendre conscience de ce que l'on fait, de ce que l'on choisit : est-ce que j'ai envie de transcrire ma personnalité en ligne, le plus fidèlement possible, ou est-ce que je préfère me créer un personnage, façonné de toute pièce, au fil du temps.
Bref. De toute façon, on change, au fil des jours. La question est de savoir comment cela se traduit sur les réseaux sociaux, et sur Internet, plus globalement.
Et cette question ne doit pas aboutir à une introspection trop poussée, il ne faut pas qu'elle devienne obsédante. Il était déjà difficile de se remettre en cause IRL - dans la vie réelle -, il faut donc éviter que cela le devienne tout autant online.
On ne s'en sortirait pas…
Dommage que Carl Jung n'ait pas connu Facebook ni Twitter, il aurait probablement publié une passionnante suite à la "Dialectique du moi et de l'inconscient", même si au final, les concepts sont les mêmes, c'est simplement l'étendue de leur application qui a évolué.
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